Après avoir rejoint la Ligue lombarde, Bologne devient une des villes d'Europe les plus modernes, avec sa centaine de tours qui préfigurent celles du New York d'aujourd'hui.
Il y a 900 ans la ville de Bologne en Italie était le Manhattan du Moyen Âge avec plus d’une centaine de tours dont certaines atteignaient déjà la centaine de mètres comme le montre la modélisation ci-dessous réalisée au Musée de l’Histoire de Bologne (Museo della Storia di Bologna).
modélisation graphique de la Bologne médiévale
Musée de l’Histoire de Bologne (Museo della Storia di Bologna)
Ces tours, construites aux XIIe et XIIIe siècle, sont habitées par les familles riches de la ville. A une époque où le brigandage et l’insécurité étaient partout, habiter dans ces forteresses est une bonne façon de se protéger de la pègre des bas-fonds. De plus dans les rivalités politiques ajoutent encore à la violence ambiante en Italie du nord, avec le conflit entre les entre Guelfes et Gibillins, factions rivales soutenant respectivement le Pape et l'Empereur du Saint-Empire. Les tours sont aussi des symboles de puissance et de respectabilité pour la noblesse et la haute bourgeoisie. D’ailleurs des tours similaires existe aussi dans d’autres villes comme Florence, Rome ou encore San Gimignano en Toscane.
La construction de ces tours peut prendre jusqu’à une dizaine d’années pour les plus grandes. Les classes populaires qui sont encore astreintes au servage (servitù della gleba en italien) forment une part non négligeable de la main d’œuvre.
Les tours sont carrées, élevées sur des fondations de 5 à 10 mètres de profondeur, consolidées par des pieux enfoncés dans le terrain couvert de cailloux et de chaux. La base de tour est construite à l'aide de gros blocs de roches locales proches du gypse.
effondrées toutes seules et d’autres ont dues être abattues au fil du temps pour des raisons de sécurité. Certaines ont par ailleurs été comme englouties par de nouvelles constructions au point de disparaitre complètement du paysage. Quelques-unes ont été incorporées dans les palais de la renaissance ou des siècles suivants. Aujourd'hui, il ne reste que 24 tours médiévales encore debout à Bologne.Les plus célèbres sont deux tours du centre historique de Bologne : la tour Asinelli et la tour Garisenda.
La tour Asinelli, construite par la famille Asinelli en 1109, reste, avec ses 97 mètres et ses 498 marches, la plus haute construction du centre de Bologne. La tour Garisenda, construite juste à côté d'Asinelli, est penchée. Elle ne fait plus que 48 mètres de haut depuis qu’elle a été réduit de 60 mètres deux siècles après sa construction pour éviter qu’elle ne s’effondre. Après cette décapitation, l’inclinaison de la partie restante s’est stabilisée à 4 degrés, ce qui peut paraître peu, mais qui est légèrement plus que celle de la tour de Pise.
Escalier intérieur en bois de la tour Asinelli
(Tango7174, CC BY-SA 4.0)
Une autre tour de centre-ville mérite d’être notée : la tour des Prendiparte, érigée dans la seconde moitié du XIIe siècle par la famille guelfe des Prendiparte. Elle changea de mains plusieurs fois par la suite avant d’être rachetée par l’Église au XVIe siècle. Entre 1751 et 1796 elle fut partiellement transformée en prison. Sur les murs des trois cellules (situées aux étages intermédiaires) se trouvent diverses inscriptions gravées par les prisonniers, dont celle d'un certain Angelo Rizzoli (« calcerato per avere ingravidato due sorele » : puni pour avoir mis engrossée deux sœurs. La tour des Prendiparte est aujourd’hui une résidence hôtelière avec une seule chambre à chacun des 11 étages
La tour des Prendiparte
(Anita.malina, CC BY-SA 4.0)
L’architecture est le témoin incorruptible de l’histoire.
Octavio Paz
maquette de Bologne au Moyen Âge
(Museo della Storia di Bologna)
Les tours Garisenda à gauche, et Asinelli à droite
(Patrick Clenet, CC BY-SA 3.0)
L'histoire du futur
La révolution technologique, qui se déroule sous nos yeux, va bouleverser nos modes de vie et refonder la civilisation humaine. L'ouvrage décrit les bouleversements auxquels la génération actuelle sera confrontée dans les années à venir et durant lesquelles le destin de l’humanité va se jouer. Au-delà d’une synthèse remarquable sur tous les changements en cours dans notre monde actuel, les auteurs incitent à la réflexion. Quelle société sommes-nous en train de construire ? Quel futu ne voudrait-on pas ? Quel avenir serait souhaitable ?
En savoir plus.