L'Histoire du Futur (prospective)


Édito du futur immédiat
La retraite, enfin une réforme de bon sens ?

Depuis des décennies, la question des retraites divise la France. Chaque gouvernement y va de sa réforme, souvent complexe, parfois injuste, toujours contestée. Les Français, eux, ne demandent qu’une chose : un système simple, équitable et durable. Et si la solution était enfin à portée de main, non pas dans des équations savantes, mais dans une approche fondée sur le bon sens ?

Un système clair : 42 annuités comme base pour une retraite pleine.

L’idée est d’une simplicité déconcertante : 42 années de cotisation pour une retraite pleine. Ni plus, ni moins. Pas de calculs obscurs, pas d’âge pivot, pas de régimes spéciaux. Juste une règle unique, appliquée à tous.

  • Un ouvrier qui commence à 18 ans ? Il partira à 60 ans.
  • Un médecin ou un avocat qui débute à 25 ans ? Il partira à 67 ans.

Ceux qui veulent partir plus tôt ? Ils acceptent une décote, logique, car ils auront cotisé moins longtemps.

Ceux qui travaillent plus longtemps ? Ils bénéficient d’un bonus, car ils auront cotisé davantage.

Pourquoi compliquer ce qui peut être simple ?
Aujourd’hui, le système est si opaque que personne ne comprend vraiment comment est calculée sa pension. Avec cette réforme, chacun saurait exactement où il en est : un compteur d’annuités, transparent et impartial.

Ajouter  une composante capitalisation pour sécuriser l’avenir.

Être responsable, c'est aussi intégrer les évolutions démographiques.

Dans quelques années, il n’y aura plus qu’un cotisant pour un retraité. La répartition seule ne tiendra pas. Il faut donc compléter le système par une composante capitalisation, une épargne individuelle qui fructifie au fil des années.

Certains crient au scandale, évoquant les risques des marchés financiers. Mais qui peut sérieusement croire que le système actuel, basé sur une pyramide des âges qui s’effondre, est plus sûr ? La capitalisation, si elle est bien encadrée, offre une sécurité supplémentaire. Elle permet à chacun de se constituer un complément de retraite, sans dépendre uniquement des actifs futurs.

Faire contribuer ceux qui profitent de notre marché

Enfin, troisième pilier de cette réforme : une taxe sur la consommation des produits étrangers. Pourquoi les géants du e-commerce ou les industriels étrangers, qui inondent notre marché, ne contribueraient-ils pas au financement de nos retraites ? Une taxe modeste, de l’ordre de 1 %, sur certains produits importés pourrait rapporter des milliards – sans alourdir la fiscalité des Français.

C’est une question de justice : ceux qui profitent de notre économie doivent aussi en assumer les coûts sociaux.

 Une réforme pour réconcilier les Français avec leur avenir

 Une réforme pour réconcilier les Français avec leur avenir Ce projet n’est pas une révolution. C’est une évolution raisonnable, fondée sur des principes clairs :

  • L’équité : chacun cotise pour ce qu’il reçoit.
    La transparence : plus de règles incompréhensibles.
    La durabilité : un système adapté aux défis démographiques.

Bien sûr, certains y verront une remise en cause de leurs privilèges. Les régimes spéciaux, les avantages acquis, les habitudes… Mais à quel prix ? Celui d’un système à bout de souffle, qui menace de s’effondrer sous le poids des inégalités et des dettes ?

La France a besoin d’une réforme apaisée, portée par le bon sens plutôt que par les idéologies. Une réforme qui redonne confiance, qui permet à chacun de préparer sereinement sa retraite, sans craindre les retournements politiques ou les ajustements permanents.

Alors, osons le bon sens. Pour une fois.

Les propositions présentées dans cet éditorial constituent des orientations politiques de base pour une réforme des retraites. Il appartient aux législateurs, élus pour représenter le peuple, d’en définir les modalités pratiques, les équilibres financiers et la répartition exacte entre les trois composantes évoquées : annuités, capitalisation et taxe sur la consommation. L’objectif reste de garantir un système à la fois équitable, transparent et durable pour toutes les générations.


La plupart des langues vont disparaître

Cinq grandes langues vont bientôt dominer la planète : l’anglais, le mandarin, l’hindi, l’arabe et l’espagnol. Le français pourrait rejoindre ce groupe avec une politique de la France positive vis-à-vis de l'Afrique.

Lire plus »

La Sibérie : un futur condominium sino-russe?

Trait d’union entre l’Europe, l’Asie et le monde turcophones, la Sibérie est une terre de rencontre et de contraste appelée à jouer un rôle de laboratoire dans l’interpénétration des civilisations. La Chine peut-elle y jouer le rôle principal?

Lire plus »

L'apocalypse est-elle pour bientôt ?

Le rire est le propre de l’homme disait François Rabelais en 1534. Si l’homme est le seul animal qui ait la faculté de rire, il est aussi , hélas, l'un des rares animaux à se battre pour autre chose que pour survivre.

Lire plus »

La prospective vise à anticiper les évolutions de notre société. Elle n'a pas la prétention de prédire l'avenir : son but est d'éclairer les choix du présent, ceux que nous faisons aujourd'hui et dont les répercussions seront visibles à moyen ou long terme.


Pour une France souveraine et stratégique au cœur de l’Europe

Il est temps pour la France de retrouver une voix forte, claire et indépendante sur la scène européenne. Une voix qui ne soit ni le simple écho des intérêts américains, ni la caisse de résonance des priorités économiques allemandes. Depuis trop longtemps, notre pays semble naviguer à vue, tiraillé entre des fidélités transatlantiques désuètes et une soumission tacite à la domination industrielle et commerciale de Berlin. Or, une nation comme la nôtre ne peut se contenter d’un rôle subalterne dans le concert des puissances. L’histoire, la géographie, la culture et les ressources humaines de la France l’y destinent : elle doit redevenir une nation qui propose, qui construit, qui entraîne.

Mais pour être écoutée, encore faut-il être crédible. Et la crédibilité commence par l’exemplarité. Dans un monde en mutation rapide, il est urgent que la France assainisse ses finances publiques, non pour satisfaire les injonctions comptables de Bruxelles, mais pour restaurer sa capacité d’action et de projection. Les réformes de structure ne peuvent plus être différées : il en va de la soutenabilité de notre modèle social, de la résilience de nos institutions, et de la confiance des citoyens dans la parole publique.

Au-delà de l’urgence, c’est une vision de long terme qu’il nous faut retrouver. Une vision qui rappelle celle du plan mis en œuvre à la Libération, lorsque la France exsangue mais volontaire a su se réinventer. Ce plan, confié à Jean Monnet, n’était pas un simple document administratif : il traduisait une ambition politique, économique et sociale cohérente, pensée à l’échelle d’une génération. C’est cette logique que nous devons ressusciter aujourd’hui, en lançant un grand plan de transformation à trente ans.

Ce plan devra articuler nos priorités industrielles – qu’il s’agisse de souveraineté technologique, de transition écologique ou de sécurité énergétique – avec une stratégie d’investissement dans les biens immatériels : éducation, recherche, culture, innovation. Il devra aussi redonner sens et valeur au travail. Cela implique une revalorisation significative des salaires nets réels des travailleurs aujourd’hui précarisés mais essentiels – soignants, enseignants, aides à domicile, ouvriers qualifiés – et de ceux des classes moyennes qui font vivre la République au quotidien.

Retrouver un leadership en Europe suppose enfin que la France montre l’exemple : par la qualité de ses services publics, la vigueur de sa démocratie, la cohérence de sa politique étrangère. Être leader, ce n’est pas dominer, c’est inspirer. Cela ne se décrète pas. Cela se construit, pas à pas, sur des fondations solides.

La France a déjà su, dans son histoire, faire de ses crises des leviers de refondation. L’heure est venue de renouer avec cette capacité. Le temps n’est plus aux demi-mesures ni aux ajustements à courte vue. C’est d’un cap dont nous avons besoin. D’un projet national assumé, ouvert sur le monde mais fondé sur l’intérêt général et la souveraineté retrouvée. Ce sursaut est à notre portée, si nous savons à nouveau penser le long terme, parler vrai, et agir avec courage.


Le bonheur de l'homme ne se trouve pas dans une sortie de l'humanité.

Mary Shelley