L'histoire de la machine à coudre

Le marché de la machine à coudre dépasse aujourd’hui 4 milliards d’euros et génère des centaines de milliers d’emplois mais peu nombreux sont ceux qui connaissent son inventeur, Barthélémy Thimonnier, mort dans la misère en 1857


Barthélemy Thimonnier (1793 -1857)

Barthélemy Thimonnier, tailleur de profession, dépose en 1830 son premier brevet d’invention en 1830 et conclut un accord avec la Maison Germain Petit & Cie, entreprise de confection de vêtements militaires. Cette dernière installe un parc de 80 machines dans son atelier de la rue de Sèvres, à Paris mais les ouvriers, craignant de perdre leurs emplois, détruisent les machines. Thimonnier baisse les bras et abandonne le projet. La société sera dissoute l’année suivante, quelques mois après la mort Monsieur Bonnier, son principal actionnaire. Thimonnier a perdu ses économies dans l’aventure mais il croit toujours en l’avenir de son invention. Il reste persuadé que sa machine peut révolutionner les métiers de la couture et du textile.

Désargenté mais pas découragé, Thimonnier continue de travailler sur sa machine pour la rendre encore plus performante. En 1945, il s’associe à un avocat, Jean-Marie Magnin, pour financer le dépôt de nouveaux brevets de perfectionnement de son invention et pour lancer la production de ce qui est baptisé le « couso-brodeur ». La machine est une prouesse technique : elle coud 300 points par minute et brode mais peine à trouver des débouchés. Il faut attendre  l’exposition universelle de Paris de 1855, pour que le couso-brodeur soit reconnu et remporte la médaille de première classe.  Trop tard pour le malchanceux Thimonnier qui meurt dans la misère en 1857.

(Source : BnF/gallica.bnf.fr).

De l’autre côté de l’Atlantique, des américains, s’inspirent des idées de Thimonnier et perfectionnent ses machines. L’un d’eux va s’imposer : Isaac Merritt Singer. Singer combine tous les perfectionnements de ses concurrents. Il reprend les idées de Thimonnier mais aussi celles de Hunt et de Howe avec la canette qui permet d’utiliser deux fils, inférieur et supérieur, donnant un point noué, plus solide que le point de chaînette. Singer s’inspire également de la machine proposée par Lerow et Blodgett mais y ajoute un astucieux pied-de-biche.
Singer, qui est surtout un homme d’affaire avisé, dépose un brevet d’ensemble en 1851 et plutôt que de viser le marché des grandes maisons de confection où les ouvriers tailleurs sont hostiles aux machines, il cible les femmes au foyer qui voient dans ces machines une aide précieuse pour fabriquer les vêtements de toute la famille. En deux ans, la marque Singer devient le leader du marché américain des machines à coudre à usage domestique. En 1855, elle ouvre même une filiale à Paris.

En France, des inventeurs ont pris le relai de Thimonnier.  Parmi eux, Pierre Carmien, dépose, en 1868, un brevet prometteur concernant une machine à coudre à canette, fonctionnant au pied avec une pédale. Carmien n’assure pas la production lui-même mais vend son brevet à la famille Peugeot qui lance la fabrication à Audincourt.  À l'Exposition universelle de Paris de 1878,  la machine à coudre est à l’honneur et l’engouement est tel que vers 1890,  8 foyers français sur 10 en possèdent une.

Affiches publicitaires de veilles marques de machines à coudre

Affiches publicitaires (BnF/gallica.bnf.fr)

Au XXe et au XXI siècle, la machine à coudre continue de se perfectionner. Motorisée, électrifiée, numérique, la machine à coudre domestique est présente partout dans le monde.  Elle retrouve même une seconde jeunesse avec la lutte contre le gaspillage  et la mode du vintage qui  redonne une seconde vie aux vêtements.
L’industrie a également fini par adopter, automatiser et intégrer la machine à coudre dans ses usines au point que le marché de la machine à coudre industrielle est devenu plus important que le marché de la machine à coudre domestique.

En 2023 le marché global de la machine à coudre dépasse les 4 milliards d’euros et reste en croissance soutenu.  Toutefois les acteurs changent. Les marque Singer et Pfaff ont été rachetée par la société sino-canadienne Semi Tech Corporation, le japonais Janome a racheté la marque suisse Elna et la plupart des leaders sont asiatiques : Aisin Seiki, Pegasus, Seiko, Brother, etc.

 

La couture est la reine du monde.

Le poète grec Pindare
(Ve siècle avant J.-C.)


Les premiers essais

Machine utilisée par Thimonnier pour ses premiers essais en 1829

Machine à coudre, Musée Barthélemy Thimonnier  (Pierre Tribhou, CC BY-SA 4.0)


Source :BnF/gallica.bnf.fr


Musée Barthélemy Thimonnier - Machine à coudre sur bâti Wheeler & Wilson, 1872

 



Histoire thématique


veille machine à coudre

Vieille machine à coudre

Machine moderne Husqvarna viking

Machine moderne Husqvarna viking faisant largement appel à l'informatique
Wikipedia/mangan, CC BY-SA 2.5

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