Dans le Rome antique, la prostitution était courante et acceptée.  A Pompéi, de nombreuses fresques et graffitis illustrent cette activité .

 

Fresque explicite de Pompéi (Photo WolfgangRieger - CC0)

Dans Pompéi frappée par l’éruption du Vésuve en l’an 79, il est relativement facile, pour les archéologues, d’identifier les différents quartiers d’avant la catastrophe. Comme pour les villes  d’aujourd’hui, on retrouve à Pompéi des quartiers dédiés au commerce, des quartiers chics avec de belles villas, notamment en périphérie, des quartiers plus populaires et des quartiers franchement mal famés.

Ce qui frappe le visiteur averti de cette petite ville d’environ 10.000 habitants, c’est la présence de nombreux établissements de boisson où les serveuses proposaient des services à la personne d’un genre spécial. Outre ces échoppes de joyeuse vie, Pompéi abritait de nombreux lupanars (1).

Ces lupanars, clairement identifiés comme tels, pouvaient se trouver intégré à une auberge, à l’arrière ou à l’étage, ou dans une maison d’hôte comme par exemple, la Casa degli Amanti. Des petits lupanars existaient aussi au niveau de la rue comme les sex-shops d’aujourd’hui. Une signalisation explicite, sur la voie ou sur les murs,  montrait les chemins pour s’y rendre.

Le plus important de ces bordels reste le « Lupanare grande » découvert lors de fouilles archéologiques en 1862. Situé à l'intersection de Vico del Lupanare et Vico del Balcone Pensile, il était composé de 10 petites chambres avec lits en pierre recouverts de matelas, cinq au rez-de-chaussée et cinq à l’étage.  Certaines des fresques érotiques de ses murs sont aujourd’hui encore visibles. De plus des dizaines de graffiti ont été gravés sur les murs par les clients qui donnaient leurs avis sur les services et les pensionnaires.

 

(1) Chez les romains, une prostituée s'appelait une louve (« lupa » en latin) et le bordel était une tanière de loup : un « lupanar »

 

Photo Carole Raddato (CC BY-NC-SA)

Photo Carole Raddato (CC BY-NC-SA)

 

La prostitution : une activité acceptée  dans la Rome antique

Dans le monde romain, la prostitution était une activité comme une autre. Elle n’était pas illégale.  Si les prostituées de luxe pouvaient demander des sommes astronomiques à de riches clients, la plupart devaient se contenter de misérables rétributions. Pour les moins jolies et les plus soumises à leurs protecteurs, les "lenone", les tarifs pour une passe standard pouvait ne valoir que l’équivalent d’un verre de vin en monnaie romaine de l’époque. Le « leno » pouvait parfois demander des prix plus élevés pour des prestations sophistiquée avec de très belles filles mais la concurrence sévère entre les lupanars maintenait globalement les tarifs à un faible niveau. De temps à autre, des petites fêtes étaient organisées par le souteneur quand une prostituée vierge, souvent une esclave orientale ou grecque, pouvait donner lieu à une mise aux enchères et des gains plus substantiels.

Scène illustrant une des prestations possibles dans un lupanar
MatthiasKabel, CC BY-SA 3.0


La prostitution est un commerce dont l'enveloppe est plus attrayante que le contenu.

Moses Isegawa


Le "lupanar grande" de Pompéi
Fer.filol, CC0

Signalétique : suivez la flèche !



Histoire thématique


La maison des Vetii

A Pompéi, la maison des Vetii est très célèbre. Elle appartenait à deux frères, esclaves affranchis, qui avaient fait fortune dans le commerce du vin et des produits agricoles. Parmi les douze impressionnantes fresques qui décorent cette maison, figure celle montrant Priape avec son gigantesque phallus . Dans la mythologie grecque, Priape est le dieu de la fertilité mais pour certains cette fresque suggère aussi ce qui pouvait se passer dans cette villa cossue de Pompéi.

Le Priape de la maison des Vettii
Photo Carole Raddato (CC BY-NC-SA)

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