Téviec, l’île des morts : pratiques funéraires préhistoriques

les sépultures de Téviec représentent un patrimoine archéologique unique, illustrant la façon dont les communautés du mésolithique honoraient leurs morts.

Téviec est aujourd'hui un îlot situé à l'ouest de l'isthme de la presqu'île de Quiberon, en Bretagne. À l'époque mésolithique, entre 5 500 et 5 300 av. J.-C., l'îlot était rattaché au continent car le niveau de la mer était plus bas de 12 mètres par rapport à nos jours.

Les sépultures exhumées sur cet îlot sont parmi les découvertes archéologiques les plus fascinantes de la préhistoire en France. Elles furent mises à jour lors de fouilles réalisées dans les années 1920 par des archéologues amateurs, les époux Péquart, Elles offrent un aperçu précieux de la vie et des pratiques funéraires des communautés de chasseurs-cueilleurs qui s'étaient sédentarisé à cette époque.

Vue d'ensemble du site des fouilles de la nécropole de Téviec
(photographie prise par Saint-Just Péquart au début de la décennie 1930)

Les fouilles menées par Marthe et Saint-Just Péquart ont permis de mettre au jour des fosses collectives contenant des restes d'humains enterrés ensemble. Dans ces tombes, la plupart des corps se trouvent en position allongée, accompagnés d’objets et de parures, en os, en coquillages ou en pierre, suggérant un souci esthétique et symbolique dans la mise en scène des défunts. L’analyse des restes humains montre par ailleurs que ces personnes étaient mortes jeunes ce qui semble indiquer une espérance de vie relativement courte à des populations de cette époque.

L'une de ces sépultures particulièrement instructiuves est celle contenant deux squelettes d’adultes, vraisemblablement une femme et un homme. L'examen des ossements montre que ces personnes furent victimes de mort violente, avec plusieurs traumatismes crâniens et impacts de flèches. Les deux corps ont été ensevelis avec beaucoup de soins dans une fosse protégée par des bois de cervidés. Le mobilier funéraire comprend des silex et surtout des stylets en os de sanglier, ainsi que des bijoux funéraires formés de coquille. L'ensemble laisse à penser que les disparus jouissaient d'une certaine importance sociale.