"Les héros de Marathon" de  Georges Rochegrosse,
 Musée des Beaux-Arts, de Nîmes © Wikimedia Commons

Au VIe siècle avant J.-C., le roi perse Cyrus II, de la dynastie des Achéménides, regroupe les Mèdes et les Perses, puis, de conquête en conquête, il transforme son royaume en un immense empire, s'étendant de l'Inde à la Méditerranée. Au siècle suivant, sous le règne de Darius 1er, l'Empire des achéménides est à son apogée quand les cités grecques d’Asie mineure se révoltent.
Les révoltés, avec l’aide d’Athènes et de la ville-État d’Érétrie, incendient Sardes, la capitale d'une des plus riches satrapies de l'empire perse. Darius 1er réprime brutalement le soulèvement et lance une grande expédition punitive contre les Grecs. Darius qui a déjà soumis la Thrace et la Macédoine, entend aussi profiter de l’occasion pour étendre son empire et empêcher toute opposition à la suprématie perse en mer Égée. C’est début de la première guerre médique (1).

L’armée perse franchit l’Hellespont (le détroit des Dardanelles) et détruit d’abord Érétrie. Elle fait ensuite mouvement vers Marathon, à une quarantaine de kilomètres d’Athènes, pour affronter l’armée grecque, composée de 9000 athéniens et de 1000 Platéens (venant de la citée alliée de Platée, au sud-est de Thèbes). La zone est marécageuse ce qui permet aux Perses d’approcher les bateaux de leur immense flotte pour une évacuation des troupes en cas de nécessité.
L’armée perse est impressionnante avec plusieurs dizaines de milliers d'hommes, des fantassins, des archers et des cavaliers. Les grecs en grande infériorité numérique sont tentés de se rendre face à des Perses réputés invincibles mais Miltiade, chef et stratège athénien charismatique, parvient à les convaincre de ne pas se soumettre et de se battre pour sauver leur patrie.

Après plusieurs jours de face-à-face, la bataille commence, le12 septembre 490 avant notre ère.  La formation en phalange des hoplites grecs leur permet de tenir bon face aux assauts perses. Malgré leur infériorité numérique, les Grecs non seulement résistent aux Perses mais ils finissent par attaquer les Perses au pas de courses, pour limiter le temps d’exposition aux flèches des archers. Les Perses, surpris par l’audace grecque, sont incapables de résister. C’est la débandade totale. Ils fuient vers leurs bateaux pour tenter de se sauver. Selon Hérodote, les Perses comptent plus de 6000 morts et perdent 7 navires avant de repartir au large, alors que les héroïques Grecs ne compte que 203 tués : 192 Athéniens et 11 Platéens.

 

hoplites face aux Perses (Mèdes)

La flotte perse, après avoir évacué Marathon, tentera de débarquer à Athènes mais un coureur grec, parti de Marathon pour annoncer la victoire,  galvanise les Athéniens. Ils sont prêts, à leur tour, à repousser les Perses. De plus les hoplites reviennent également très vite pour protéger Athènes. Les troupes de Darius devront rebrousser chemin.  La victoire est totale pour les Grecs.

 

Scène de la bataille de Marathon

Scène de la bataille de Marathon
(John Steeple Davis, via Wikimedia Commons(

 

La bataille de Marathon marque un tournant dans l’histoire de l’antiquité.  Les Grecs prennent conscience de la vulnérabilité de l'Empire achéménide. En quelques décennies, ils vont stopper l’expansion perse et amorcer la suprématie de la civilisation grecque sur le bassin méditerranéen.

 

(1) pour les grecs anciens, les termes "Mèdes" et Perses" sont interchangeables, bien qu’il s’agisse de deux peuples différents de l’Empire achéménide.

Les Hoplites

hoplite grec au Ve siècle  avant J.-C.

hoplite, Ve siècle av. J.-C.

Les soldats grecs sont équipés pour se protéger. Ils disposent d’une cuirasse, de jambières d’un casque et d’un solide bouclier de bronze d’un diamètre de 90 cm. Pour se battre ils ont une longue lance et une courte épée, aisément maniable. Ils sont beaucoup moins vulnérables que les fantassins perses qui n’ont que des petites piques et des boucliers en osier. Les hoplites grecs, disciplinés, combattent par ailleurs en phalanges à l’intérieur desquelles ils se positionnent en rangs serrés. Ils sont donc en mesure d’affronter efficacement non seulement les fantassins mais aussi la cavalerie perse.

 

formation en phalange des hoplites

Après Marathon, les hoplites auront d’ailleurs valeur de symbole. Les fantassins du peuple en armes ont vaincu la cavalerie perse, corps de l’aristocratie. Leur victoire est aussi la victoire des valeurs démocratiques sur les valeurs barbares de quête de richesses et de gloire.

 

Marathon
et les jeux olympiques

La course du marathon inventée à l'occasion des Jeux olympiques de 1896 à Athènes, trouve son origine dans une légende. Un messager du nom de Philippidès, parti de Marathon, aurait couru jusqu’à Athènes pour annoncer la victoire. A son arrivée, il aurait juste eu le temps de dire : « Nous avons gagné », avant de mourir d’épuisement.

Philippidès annonçant la victoire
("Le soldat de Marathon" de L.O. Merson)

Si l’on en croit Hérodote, Philippidès était plutôt un messager envoyé à Sparte, située à 240 km d’Athènes, pour solliciter l’aide des spartiates. Par contre, selon Plutarque, un messager hoplite du nom d’Euclès aurait bien couru la distance Marathon-Athènes pour annoncer la victoire avant de mourir d’épuisement à l’arrivée.

Nous ne saurons donc sans doute jamais la vérité historique. Disons que la légende doit mythifier et faire un amalgame de faits réels.  Toujours est-il que la course du Marathon reste une belle épreuve des jeux olympique. Au début la course s’effectuait sur une distance non fixée d’environ 40 km, la distance séparant Marathon d’Athènes. Par la suite cette distance a été normalisée à 42,195 km par l’Association internationale des fédérations d'athlétisme (IAAF).

Marathon aux jeux olympiques de Rio,  2016 ( Pedro Perim, CC BY-SA 4.0)  

Ajouter un commentaire

Commentaires

Hocine Amirouche
il y a 10 mois

Voilà cette année 2023, mon objectif c'est la participation l'année prochaine à un marathon, pour cette fin d'année je vais me contenter de deux semi marathon.