Lépante : quand l'Europe fait front contre les Ottomans

Peinture de la bataille de Lépante de 1571
( National Maritime Museum de Londres)

Au XVIe siècle, l'Empire ottoman est une puissance militaire et maritime majeure, contrôlant une grande partie du bassin méditerranéen. La Sainte Ligue, une coalition de puissances européennes principalement catholiques, s'est formée en réaction à la menace ottomane. Le pape Pie V, l'Espagne, la République de Venise et d'autres États chrétiens ont uni leurs forces pour contrer l'expansion ottomane en Méditerranée.

Une des plus célèbres batailles navales de l'histoire, va marquer un tournant important dans cet affrontement entre les puissances chrétiennes et l'Empire ottoman. Elle se déroule le 7 octobre 1571 dans le golfe de Patras, sur la côte occidentale de la Grèce, à proximité de Naupacte (alors appelée « Lépante »). La flotte de l'Empire ottoman de Sélim II, commandée par Ali Pache, est forte de 77000 soldats, marins et galèriens embarqués sur 328 navires, 208 galères, 64 fustes et 56 galiotes. Celle de la Sainte Ligue, commandée par don Juan d'Autriche, dispose de 68500 soldats, marins et galériens à bord de 212 navires, 206 galères et 6 galéasses venus d’Espagne, de Venise, de Gênes, de Malte, de la Savoie et des états pontificaux.

Si les ottomans ont la supériorité numérique en hommes et en vaisseaux, les chrétiens de don Juan d’Autriche disposent de 1815 canons contre seulement 700 du coté d’AliPacha.

La bataille est acharnée, avec des combats au corps à corps sur les navires et des tirs d'artillerie intenses. Finalement, les forces de la Sainte Ligue réussissent à infliger de lourdes pertes à la flotte ottomane et à remporter une victoire décisive. La bataille, marquée par une violence extrême, fait plus de 20.000 morts chez les ottomans et 7500 morts chez chrétiens. La flotte ottomane perd les trois quarts de ses vaisseaux, des pertes trois fois plus lourdes que chez les chrétiens.

La victoire de Lépante a un immense retentissement en Europe. Elle apparaît comme un coup d'arrêt décisif porté à l'expansionnisme ottoman. Elle ne met cependant pas fin à la rivalité entre les puissances européennes et l'Empire ottoman, qui vont continuer de s’affronter dans d'autres conflits par la suite.