Le 18 juin 1815, Napoléon est définitivement battu à Waterloo . Cette bataille sera la dernière entre la France et l’Angleterre, après des siècles d’antagonisme et de confrontations.

 

La bataille de Waterloo
par Clément-Auguste Andrieux

 

Dans la nuit du 28 février 1815Napoléon trompe la vigilance des anglais et parvient à s’enfuir de l’ile d’Elbe à bord d’une goélette.  Le lendemain, 1er mars, il débarque sur le continent, à Golfe-Juan. Après 10 mois d’exil, le voilà de retour, bien décidé à reconquérir son trône impérial.
Accompagné de son état-major et de 1.200 soldats, il entame une marche triomphale vers Paris. Le 20 mars, il entre dans la capitale et il s’installe le jour même aux Tuileries où il nomme son nouveau gouvernement. Entre temps, le roi Louis XVIII s’est enfui en Belgique.

Les monarchies européennes réagissent très vite à ce coup de force de « l’ogre corse » . Une nouvelle coalition se forme pour contrer Napoléon qu’elles considèrent comme un usurpateur et un danger pour la paix du monde. Outre l’Angleterre, la Prusse et l’Autriche, toutes les puissances d’Europe ou presque participent à cette alliance : Espagne, Portugal, Russie, Suède, Pays-Bas, Saxe, Bavière, Bade, Wurtemberg, Suisse, et Royaume de Naples.

Napoléon réagit vite. Il veut anticiper l’offensive ennemie. Avec quelques généraux qui lui sont restés fidèles, il met sur pied une nouvelle armée de quelque 70.000 hommes qui fait route vers la Belgique où convergent déjà les troupes hétéroclites du duc de Wellington (44 ans) (voir encart) et celles du général prussien Blücher (73 ans). La stratégie de Napoléon est d’arriver sur place avant la jonction de Wellington et Blücher pour les battre l'un après l'autre

 

 

Wellington à Waterloo Robert Alexander Hillingford

Le 16 juin, le maréchal Ney est déjà à Ligny en Belgique. Il affronte les Anglais aux Quatre-Bras et oblige le duc de Wellington à se replier vers Waterloo, au sud de Bruxelles.
Quand Napoléon arrive à Waterloo, avec le gros de l’armée, il décide de prendre de court l’ennemi en attaquant les anglais  le lendemain, dès le lever du jour  à 6 h du matin.  Mais ce 18 juin 1815, l’empereur n’est pas au mieux de sa forme. Depuis plusieurs jours il subit des crises d’hémorroïdes qui le font affreusement souffrir. Ces hémorroïdes vont avoir de terribles conséquences. N’étant pas en état de monter à cheval Napoléon repousse le déclenchement de l’attaque de 6h à 9 heures. Un peu avant 9h, l’assaut est encore annulé au dernier moment. L'attaque est finalement lancée à 11h30. Tous ces contretemps ont désorganisé les troupes tandis que Welligton et Blucher ont eu le temps de se rapprocher. Le général Grouchy arrive trop tard pour empêcher le maréchal Blucher d'arriver au contact des anglais. Alors qu’il devait devancer Blücher pour prendre les anglais en tenaille, ce sont les prussiens qui débordent les français sur leur droite.
Dans un champ de bataille, détrempé à cause des pluies, le maréchal Ney ne parvient pas à percer au centre. Non seulement Blucher et Wellington font leur jonction mais ils prennent aussi la supériorité numérique avec l’arrivée des hommes de Von Bülow, lieutenant de Blücher.
En fin d’après-midi, Napoléon, voyant la victoire lui échapper, donne l’ordre à la Garde impériale de lancer un dernier assaut. Sacrifice inutile, malgré leur héroïsle les grognards de la vieille garde doivent refluer face aux pugnaces Anglais. C’est à ce moment que, selon la légende, Cambronne qui commande le dernier carré de la Garde, sommé de se rendre, aurait répondu « La Garde meurt mais ne se rend pas ! » avant de lancer un "Merde" tonitruant. et d'être grièvement blessé. L’échec de la Garde achève de démoraliser le reste de l’armée française. C’est bientôt la débandade.

 

La Garde meurt mais ne se rend pas ! 
Le général Hill exhortant la garde impériale à se rendre par
Robert Alexander Hillingford

 

À 20h15, Napoléon doit admettre la défaite et ordonne la retraite.  À 22h, le duc de Wellington et le feld-maréchal Blücher, entourés de leurs hom, célèbrent leur victoire.

La bataille de Waterloo est une véritable boucherie. Environ 25000 hommes perdent la vie et 70.000 sont blessés. Les victimes se répartissent à part égale entre les deux camps. Un soldat sur quatre engagé dans la bataille meurt ou est blessé. Les corps des morts ne seront même pas respectés et, pour certains,  serviront d’engrais (voir encart ci-contre).

Waterloo sera la dernière bataille entre la France et l’Angleterre, après des siècles d’antagonisme et de confrontations. Moins de vingt ans après, en 1833, le roi Louis-Philippe, pour la France  et la reine Victoria, pour le Royaume Uni,  établiront la première "entente cordiale"» entre les anciens ennemis héréditaires" 

 

Les conséquences de la  guerre illustrées par Jacobus Josephus Eeckhout :
une femme avec son enfant pleure son mari mort à Waterloo


Dans les révolutions, il y a deux sortes de gens : ceux qui les font et ceux qui en profitent.

Napoléon Bonaparte



Le feld-maréchal Blücher, 73 ans en 1815, par Emil Hünten


L’armée de Wellington

Dans  l’armée de Wellington, forte de 68.000 hommes, les britanniques ne sont que  25.000 . Beaucoup d'autres nationalités sont présentes :  17.000 viennent du Bénélux (belges ou néerlandais), 10.000 sont Hanovriens, 7.000 sont Brunswickois, 3.000 sont Nassauviens et  6.000 appartiennent  à  la KGI (King's German Legion.
Plus surprenant, on y retrouve aussi des anciens de la Grande Armée de Napoléon comme le général Chassé ou le général Van Merlen qui ont servi dans l'armée française pendant la guerre en Espagne ou encore le général Trip qui commandait le 14e régiment de cuirassiers pendant la campagne de Russie.

Le duc de Wellington, 44 ans en 1815
par Thomas Lawrence


Le recyclage des squelettes de Waterloo

La plupart des victimes de Waterloo furent enterrés dans des fosses communes ou incinérés sur place, Des documents conservés aux Archives de l'État à Louvain-la-Neuve laissent à penser que de nombreux squelettes furent récupérés des fosses communes puis  broyés pour servir d'engrais en agriculture ou de filtres dans les usines à sucre de l’industrie de la betterave. Selon d’autres sources, les dents récupérées sur les milliers de cadavres du champ de bataille auraient alimenté pendant plusieurs années le commerce et la transplantations de dents.


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