Le 28 août 1963, à l’issue de "la Marche sur Washington pour l'emploi et la liberté", le pasteur Martin Luther King s’adresse à 250.000 personnes réunies devant le Lincoln Memorial, un monument emblématique de la capitale fédérale des États-Unis

 

Martin Luther King saluant la foule 
(CC0 via  via Wikimedia Commons)

Après avoir rappelé la « Proclamation d'émancipation » faite le 1er janvier 1863 par
le président des États-Unis Abraham Lincoln qui abolissait l'esclavage sur l'ensemble des États-Unis, Martin Luther King constate qu’un siècle plus tard, en 1963, les noirs ne sont toujours pas libres.
Voyant les réactions de la foule, il improvise la suite de son discours.  Il répéte et martèle son célèbre « I have a dream" au début de chacune de ses phrases. Cette anaphore lui permet d’exprimer sa vision d'une Amérique où la discrimination raciale serait abolie et où tous les individus seraient jugés par leurs qualités plutôt que par la couleur de leur peau. Le rêve qu’il veut partager est celui d'un futur dans lequel la ségrégation raciale serait éradiquée et où les enfants noirs et blancs pourraient jouer ensemble dans un esprit d'harmonie et de fraternité.

Martin Luther King met également en lumière les injustices persistantes subies par les Afro-Américains, criantes à l'époque :  la ségrégation raciale mais aussi les brutalités policières et les discriminations économiques. Il appelle à l'action collective et à la mobilisation pour parvenir à un profond changement mais il souligne aussi l'importance de la non-violence dans la lutte pour les droits civils.
Ce discours a pour but d’afficher un soutien pacifiste au projet de loi sur les droits civiques proposé par l'administration Kennedy au mois de juin 1963. Une posture plus habile et efficace que celle de la désobéissance civile, que prône le "Mouvement des droits civiques".

Le discours de Martin Luther King résonne alors comme un écho à celui du président Abraham Lincoln tenu à Gettysburg, cent ans plus tôt. En novembre 1863, Lincoln, en dix phrases, replaçait les États-Unis dans la ligne historique de la Déclaration d'indépendance des États-Unis et décrivait la guerre de sécession que venait de gagner le gouvernement fédéral comme une guerre pour la liberté, l'égalité et contre l'esclavage.

Ce rappel puissant des idéaux d'égalité, de justice et de fraternité de Martin Luther King impulsera la mise en place de lois et de politiques visant à promouvoir l'égalité et les droits civiques pour tous les citoyens américains.

Avec ce discours Martin Luther King a rejoint Jefferson et Lincoln parmi les hommes qui ont façonné les États-Unis modernes. Au-delà, Martin Luther King est considéré aujourd’hui, comme l'un des leaders les plus importants du XXe siècle à l’échelle mondiale.

 

Le président Lyndon B. Johnson signant le Civil Rights Act devant Martin Luther King

le 2 juillet 1964 (Cecil Stoughton, White House Press Office)


Ce qui compte, chez un homme, ce n’est pas la couleur de sa peau ou la texture de sa chevelure, mais la texture ou la qualité de son âme.

Martin Luther King


Le 28 août 1963 : 250.000 personnes rassemblées autour du Lincoln Memorial
à Washington, (US Government Photo)


Ceux qui aiment la paix doivent apprendre à s'organiser aussi efficacement que ceux qui aiment la guerre."

Martin Luther King

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