Au début du 14ème siècle, Montpellier est une ville languedocienne, plaque tournante du commerce et de la culture dans la région. Elle est alors possession du roi de Majorque mais ses liens avec le Royaume de France sont nombreux. L’usage de monnaies françaises y est courant. l'effondrement de l'éphémère Royaume de Majorque lui permettra de rejoindre définitivement la France.
En 1331, Jacques III, le roi de Majorque, âgé de 16 ans, fait hommage à Philippe VI de France pour la ville de Montpellier dont il est le Seigneur. Montpellier se retrouve ainsi dans la même situation que la Guyenne avec le roi d’Angleterre. Une situation compliquée car Jacques III est aussi vassal de Pierre IV, le roi d’Aragon, qui voudrait bien réunir les couronnes d’Aragon et de Majorque.
En 1339, alors que la guerre de Cent Ans a débuté, Jacques III devient ambitieux. Profitant des rivalités entre la France et l’Angleterre., il joue double jeu avec le roi de France et cherche à profiter du contexte pour agrandir son royaume. Il entre également en conflit avec son cousin Pierre IV mais ce dernier finit par prendre le dessus. L’Aragonais envahit les Baléares en 1343 puis le Roussillon et la Cerdagne, autres possessions du Roi de Majorque. Le roi de France Philippe VI soutient l’offensive aragonaise et interdit tout ravitaillement du roi de Majorque en armes, vivres ou chevaux. Jacques III doit s’incliner et céder son royaume à son cousin, à l’exception de la seigneurie de Montpellier, sur laquelle Pierre IV n’a aucun droit.
Montpellier, rue des Sœurs-Noires.
Engoulant peint sur une poutre
Jacques III trouve refuge chez Gaston Fébus, comte de Foix, avec une quarantaine de ses chevaliers et, de là, tente une reconquête du Roussillon mais sans succès.
Désargenté, il rencontre Philippe VI, le 18 avril 1349 à Avignon, et lui vend une partie de la Cerdagne et du Roussillon ainsi que la ville de Montpellier pour 120 000 écus d’or. Les accords stipulent qu’il conserve néanmoins les droits sur sa ville jusqu’à sa mort.
Avec cet argent il lève une armée et attaque Majorque. Mal lui en prit, il meurt le 25 octobre 1349, à la bataille de Llucmajor, à l’âge de 34 ans. Montpellier appartient désormais à la couronne de France, la Cerdagne et le Roussillon sont par contre contestés par le roi d’Aragon et restent aragonais et catalans. Les enfants du roi de Majorque, Jacques et Isabelle, sont emmenés en captivité à Barcelone. Jacques IV de Majorque fut prétendant au trône de Majorque, mais ne put jamais l’émanciper de la couronne d’Aragon. À sa mort en 1375, la dynastie de Majorque s’éteignit définitivement.
La Batallle de Llucmajor par Faust Morell Bellet
Le lien qui nous réunit tous dans une même famille, c'est la raison et le langage
Cicéron
Le royaume de Majorque
AU XIIIe siècle, Jacques Ier d'Aragon avait prévu, dans son testament, de diviser ses domaines et de créer le royaume de Majorque, vassal du royaume d'Aragon et comprenant les îles Baléares, le Roussillon, la Cerdagne, la seigneurie de Montpellier, la vicomté de Carladès et la baronnie d'Omelas. À sa mort, son fils Jacques prit le nom de Jacques II de Majorque et assuma le pouvoir dans le cadre d'une charte dite Carta de les Franqueses. Ce royaume dura moins d'un siècle avec les échecs successifs de Jacques III.
illustration du "llivre de privilegis" de Majorque représentant Jacques III à son accession à la majorité en 1335.
Jacques III roi de Majorque
Ajouter un commentaire
Commentaires