Au XIVe siècle, l'oppression fiscale débouche sur une révolte de la misère qui sera durement réprimée…
Révolte des maillets ou maillotins, enluminure d'une chronique française anonyme, Bibliothèque municipale de Besançon, XVe siècle
En 1380, quand Charles VI monte sur le trône de France il n’a que 12 ans aussi ses oncles, Louis d'Anjou, Jean de Berry et Philippe II de Bourgogne sont chargés d’assurer la régence du royaume. Les ducs décident de renflouer les caisses de l’Etat, vidée par la guerre menée contre les Anglais par Charles V, le père du jeune Charles VI, mais ils en profitent aussi pour s’enrichir au détriment du peuple.
Face à cette oppression fiscale, en 1382, des révoltes éclatent dans tout le royaume comme celle de la Harelle en Normandie ou celles des Tuchins en Auvergne et dans le Languedoc. A Paris le soulèvement prend le nom de révolte des Maillotins. Au début ce sont surtout les artisans, les paysans aisés des faubourgs et la petite bourgeoisie urbaine qui refusent ces prélèvements fiscaux déraisonnables. Puis rapidement, avec l’apparition de taxes iniques sur les denrées de première nécessité, les Parisiens plus modestes se révoltent à leur tour.
Le 1er mars 1382, artisans, ouvriers, paysans saccagent et tuent des collecteurs d’impôts. A l’arsenal de l’hôtel de ville l'hôtel de ville, ils s'emparent d'environ 2000 lourds maillets de plomb, entreposés là. Au Moyen Âge, ces maillets sont des armes utilisées sur les remparts des villes pour frapper les assaillants. Le pouvoir royal mit plusieurs mois pour reprendre la situation en main. En 1383, la loi martiale fut instaurée. Une répression terrible s'abattit sur les émeutiers dont les meneurs furent décapités ou pendus sans autre forme de procès.
Selon certains historiens, la révolte des Maillotins serait à l’origine du nom de la porte Maillot dans l’ouest parisien.
Des insurgés tuent un chevalier, miniature du XVe siècle.
Enluminure du manuscrit de Jean de Wavrin, Chroniques d'Angleterre, XVe siècle, BnF
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