Amedeo Modigliani voit le jour le 12 juillet 1884 à Livourne, en Italie, dans une famille juive séfarade. Il passe son enfance dans un environnement cultivé et artistique mais sa santé est fragile. Par ailleurs, malgré son intelligence sensible, il manque d’intérêt pour l’école et sa mère l’oriente vers une carrière artistique. Il apprend les bases du dessin et de la peinture aux Beaux-Arts de Livourne pendant deux ans.
En septembre 1900, atteint de pleurésie tuberculeuse il se voit recommander le repos au grand air. Il effectue, pour sa santé et sa culture artistique, un voyage d'un an dans le sud de l’Italie. Son « Grand Tour » lui fera découvrir Naples, et Pompéi, Capri et la côte amalfitaine, Rome, etc. En 1902, il s’installe à Florence pour un an afin de poursuivre ses études d'art puis il passe trois années à Venise. C’est l’époque où il découvre la vie de bohème des artistes et des poètes. Il part ensuite, en 1906, pour Paris qui était alors le centre de l'avant-garde artistique et culturelle du monde.
Modigliani au "Lapin Agile" un cabaret de Paris situé sur la butte Montmartre,(cliché de 1905)
A Paris, il se choisit un bel hôtel dans le quartier de la Madeleine et mène une vie de dandy de bonne famille. Inscrit durant deux ans à l'académie Colarossi , il hante les musées et les galeries d’art mais aussi les cafés et les bistrots.
A l’aise en français, une langue qu’il pratique depuis l'enfance, il crée facilement des liens d'amitié avec de nombreux artistes tels que Pablo Picasso, Juan Gris, et Jean Cocteau. A leur contact, il s'inspire du cubisme, de l'art africain et du primitivisme puis développe dans son atelier de la rue Caulaincourt à Montmartre son propre style caractéristique avec ses portraits allongés et ses lignes fluides. Du fait des poussières et de ses problèmes pulmonaires, il abandonnera la sculpture pour se consacrer uniquement à la peinture.
Modigliani a du mal à vendre ses toiles. Il ne connaitra jamais le succès de son vivant. Malgré cela, il continue à peindre passionnément, laissant derrière lui un ensemble d'œuvres emblématiques.
Il s’adonne aussi à la boisson et à la drogue, notamment le haschich, rare à l’époque. Il passe alors d’une vie de bohème à une vie de misère.
Nu couché, 1917 (collection privée, via Wikimedia commons)
Il est hébergé un temps dans la résidence d’artistes du Bateau-Lavoir. Puis il vagabonde de pensions en garnis, de masure en hangar, tout en sauvant, malgré tout, les apparences. Toujours rasé de frais, il porte ses vêtements élimés avec des allures de prince. Grand seigneur, il est généreux et n’hésite pas à partager le peu qu’il a avec plus misérable que lui.
Il erre entre la rive gauche et la rive droite de la Seine, entre Montmartre et Montparnasse en fonction de ses rares rentrée d’argent …et des expulsions pour loyers impayés. A chaque déménagement, il abandonne ou détruit certaines toiles, emportant dans une charrette ses affaires et celles qu’il juge dignes d’être conservées
En 1917, il fera la connaissance de Jeanne Hébuterne, une jeune fille de bonne famille comme lui qui étudie la peinture à l'Académie Colarossi, à Montparnasse et pose parfois comme modèle pour Foujita. Modigliani et Jeanne auront une petite fille en 1918. Ils vivront une passion tumultueuse mais intense jusqu’à la fin de leurs jours et Modigliani fera de nombreux portraits de Jeanne.
À l'automne 1919, Jeanne est de nouveau enceinte mais Modigliani, alcoolique et toxicomane est au bout du rouleau. Il finit parfois ses nuits dans une poubelle ou au commissariat de police, pour violence ou ivrognerie. La tuberculose l'achève. Il décède le 24 janvier 1920 à l'âge de seulement 35 ans. Le lendemain Jeanne Hébuterne se suicide.
Après sa mort, le talent de Modigliani sera enfin reconnu. Son art sera appréciés par les critiques et les collectionneurs. A présent, ses œuvres sont parmi les plus chères au monde et son héritage artistique continue d'influencer les artistes d'aujourd'hui.
Déménagement de Modigliani de la rue du Delta à la place Drancourt dans Montmarte. 1913
portrait de Jean Cocteau, 1913
musée d'Art de l'université de Princeton
Jeanne Hébuterne au collier, 1917
Collection privée
Jeanne Hébuterne au grand chapeau, 1919
Collection privée
Jeanne Hébuterne (enceinte?), 1919,
New York, Metropolitan Museum of Art.
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