L’exécution de Marie-Antoinette, la veuve Capet

Le 16 octobre 1793, moins d'un an après la mort de Louis XVI sur la guillotine, son épouse, ancienne reine des Français, est a son tour exécutée.

 

Henri Sanson brandit la tête de Marie-Antoinette d'Autriche à la foule,
(musée de la Révolution française, Vizille - CC BY-SA 4.0)

 

Après l’exécution de Louis XVI, le 21 janvier 1793, son épouse, Marie-Antoinette d'Autriche, est enfermée à la prison du Temple, avec ses enfants et sa belle-sœur.
Bien que déchue, l’ex-reine de France, reste le symbole de l’Ancien régime pour les révolutionnaires. On la soupçonne d’intelligence avec l’ennemi alors que les forces coalisées de l’étranger menacent la jeune république.

Dans la nuit du 1er au 2 août 1793, Marie Antoinette, incarcérée depuis dix mois à la prison du Temple, est transférée, seule, à la Conciergerie, la prison du Parlement de Paris dans l’ancien Palais de la Cité, résidence et siège de pouvoir des rois de France au Moyen Âge. Les enfants et la belle-sœur de Marie-Antoinette restent à la prison du Temple.

Les révolutionnaires voient partout des conspirations et des complots réels ou imaginaires. Cette hantise amène la Convention, l’assemblée nationale constituante, à adopter la "loi des suspects", le 17 septembre 1793.  La Convention s’appuie sur cette loi pour traduire Marie-Antoinette devant le Tribunal révolutionnaire, une juridiction d'exception créée à l’initiative de Danton.

Le procès est expéditif. Marie-Antoinette, fait l’objet des pires accusations. Elle est présentée comme traitre et dépravée. Son fils de 8 ans est même obligé de témoigner contre elle pour ses supposés crimes d’inceste. A l’issue des deux jours d’audience, dans la nuit du 15 au 16 octobre, à 4 heures du matin, Marie-Antoinette, la Veuve Capet, est condamnée à la peine de mort pour crime de haute trahison. La date de l’exécution est fixé au jour même.

A 10 heures, les quatre juges et le greffier du Tribunal révolutionnaire se rendent à la prison de la Conciergerie et signifie le jugement à l’ancienne reine. Le bourreau, Henri Sanson, attache les mains derrière le dos de Marie-Antoinette. Il lui enlève ensuite sa coiffe et lui coupe les cheveux pour que la guillotine puisse faire correctement son travail. Elle refuse l’assistance de l’abbé Girard, le prêtre constitutionnel désigné par le Tribunal révolutionnaire pour l’accompagner dans ses derniers instants.

Marie-Antoinette doit ensuite monter dans une charrette tirée par deux chevaux pour se rendre place de la Concorde (rebaptisée place de la Révolution)) où l’exécution doit avoir lieu. Le cortège se déplace lentement au travers de la foule. Trente mille hommes de troupe forment une haie tout au long du parcours. Rue Saint Honoré, aux abords de la place de la Concorde, la charrette s'immobilise pour permettre à la foule de clamer sa haine de l’Autrichienne. Un peu avant midi, la charrette repart et entre place de la Concorde.

Marie-Antoinette descend de la charrette et et gravit les marches de l’échafaud, perdant l'un de ses souliers. Selon la légende, Marie-Antoinette aurait marché, avec l'autre soulier, sur le pied du bourreau et que, par réflexe d’éducation, elle aurait dit à Sanson : "Monsieur, je vous demande pardon, je ne l'ai pas fait exprès". L’ancienne reine de France se laisse attachée avec dignité sur la planche de la guillotine. A 12h15, le couperet tombe. Le bourreau saisit la tête de Marie-Antoinette pour la présenter au peuple et crie : « Vive la République ! ».
Marie-Antoinette est inhumée au cimetière de la Madeleine dans la même fosse commune que son mari le « ci-devant » Louis XVI. On répandit de la chaux vive sur sa dépouille.

 

Marie-Antoinette se rendant au supplice
peinture de François Flameng


Ceux qui rendent une révolution pacifique impossible rendront une révolution violente inévitable.

John Fitzgerald Kennedy



Histoire thématique


Ajouter un commentaire

Commentaires

houria ferchichi
il y a un an

j'aimerais recevoir des textes relaxant des événements de l histoire de France et du monde entier
merci

yvan Lucclois
il y a 10 mois

l’ancienne reine des Français, reine des Français ou reine de France ?

MORCET Yves
il y a 10 mois

reine de France, le roi descendant de Louis XIV, Louis IX (St louis ) en ligne directe de Hugues Capet fondateur de la France et roi de la France de par la grâce de dieu.
Par contre, l'Orléans descendant d'une branche de l'arbre généalogique qui s'est fait appelé Louis Philippe était roi des français.

Eric Johanes
il y a 10 mois

Beaucoup l ignore mais Marie Antoinette par son père à des ascendances françaises...et descend également des Orléans...