Après la révolution de février 1848 et à l'abdication de Louis-Philippe, la seconde république est instaurée en France.  L'expérience sera de courte durée, dès juin 1848 la situation se détériore.


En 1848, le régime de la monarchie de Juillet a perdu son crédit et ne parvient pas résoudre la grave crise économique et sociale qui frappe le pays.
Sous l'impulsion des républicains, une partie du peuple de Paris se soulève le 22 février 1848. Une nouvelle révolution est en route et les événements se précipitent. Les insurgés prennent le contrôle de la capitale et obligent le roi Louis-Philippe à abdiquer. Alphonse de Lamartine proclame la deuxième République le 24 février 1848 et un Gouvernement provisoire républicain s’installe.

Lamartine devant l’hôtel de ville de Paris le 25 février 1848
Peinture de Félix Philippoteaux.

A Paris, la grande industrie a déjà été rejetée sur les villages périphériques tels que La Villette ou Les Batignolles mais les ouvriers et les artisans représentent encore près d’un quart de la population, beaucoup travaillent dans le secteur du luxe et du mobilier ou exercent des métiers dangereux et pénibles. Leurs conditions de vie sont misérables. Les journées de travail sont dures et interminables. L’habitat est souvent insalubre. L’alcool et la criminalité ambiante sont anxiogènes d’autant que la révolution aggrave un peu plus la crise économique.L'orientation sociale de la république proclamée solennellement le 4 mai, incite les détenteurs de capitaux à retirer leurs fonds des banques qui manquent alors de liquidités pour consentir des prêts et soutenir l'économie. Le nombre de chômeurs augmente.
Le Gouvernement provisoire met alors en place des ateliers nationaux pour fournir du travail à plus de 100.000 chômeurs parisiens. Les partisans de l’ordre et les conservateurs dénoncent toutefois avec véhémence cette mesure et les impôts qui vont avec. Ils s’exaspèrent de voir que ces emplois payés par l’État sont en fait improductifs ou fictifs. Parallèlement, le « parti bonapartiste » prend de l'ampleur et sa propagande persuade l’opinion que les idées sociales du prétendant au trône Louis-Napoléon Bonaparte, auteur de "De l'extinction du paupérisme", sont beaucoup mieux adaptées à la situation.

Ateliers nationaux
(Illustration de Victor Adam)

Fidèle à ses valeurs démocratiques, le gouvernement provisoire fait appel au peuple et organise des élections pour mettre en place une Assemblée nationale chargée d’établir une Constitution pour la nouvelle république.
Les conservateurs et les Bonapartistes remportent les élections. Dès les premiers jours de mai 1848, l’Assemblée élue élimine les socialistes présents dans le gouvernement provisoire et le 15 mai, elle fait même arrêter suite à des manifestations les Républicains Auguste Blanqui, François-Vincent Raspail, Armand Barbès et Alexandre-Albert Martin. Le 21 juin elle décide de fermer les Ateliers nationaux institués après la Révolution de février, déclenchant un nouveau soulèvement populaire.
Des dizaines de barricades sont érigées dans la capitale, surtout dans les quartiers populaires du nord et de l’est… S’ensuivent quatre jours de combats acharnés. Les ouvriers sont défaits et la répression est terrible. Aux 5000 morts des barricades s’ajoutent 25.000 prisonniers dont 1500 seront fusillés sans jugement.

Barricades rue Soufflot
(Tableau de Horace Vernet)

 

La révolution est un drame passionnel.

 Mao Tsé-Toung


 La Barricade, rue de la Mortellerie, juin 1848
(Tableau de Meissonier)



La première photo d'une barricade insurrectionnelle

Le daguerréotype ci-dessous, pris par Charles-François Thibault le matin du dimanche 25 juin 1848  est l'un des  premiers clichés pris d’une barricade insurrectionnelle pris à Paris.

 Barricade  de la rue Saint-Maur-Popincourt,  une des dernières qui résistent encore le 25 juin 1848. 
(Charles-François Thibault/musée d'Orsay - Paris) 


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