« Le radeau de La Méduse », tableau de Géricault (Musée du Louvres)

Le « Radeau de la Méduse », célèbre tableau de Géricault, est inspiré d'une histoire vraie.

En 1816, Louis XVIII confie à Hugues de Chaumareys le commandement de La Méduse, un navire qui doit rallier le Sénégal, aux côtés de trois autres voiliers, pour reprendre possession des comptoirs que la France a récupéré des Anglais quelques années plus tôt. Chaumareys, qui n'a pas navigué depuis vingt-cinq ans, va conduire le navire au désastre.

Peu après le départ, Chaumareys perd le contact avec les autres navires et se retrouve seul à voguer vers l’Afrique. Sûr de lui, n’écoutant pas ses officier et ne lisant même pas les cartes, il a tôt fait d’échouer son bateau sur un banc de sable au large des côtes africaines.

Les marins tentent de remettre la frégate à flot quand une tempête survient et brise le navire. Malheureusement, il n’y a pas assez de chaloupes de sauvetage pour évacuer la totalité des 400 personnes à bord. Un radeau de fortune de vingt mètres sur six est improvisé, sur lequel embarquent quelque 150 passagers. Cette embarcation de fortune doit être remorquée et ramenée à Terre par les chaloupes. Mais rien ne se passe comme prévu. Le radeau surchargé prend rapidement l’eau de toutes parts et les amarres qui le relient aux chaloupes se rompent. Si Chaumareys et les chaloupes parviennent à rejoindre Saint-Louis du Sénégal, les passagers du radeau sont en perdition. Les provisions sont épuisées en moins de 24 heures et des bagarres éclatent entre les naufragés. Certains se jettent volontairement dans les eaux infestées de requins, d'autres sont passés par-dessus bord ou ont les jambes broyées par des rondins de bois mal fixés. En quelques jours des dizaines de passagers disparaissent. Ceux qui restent, affamés et assoiffés se mettent à ronger les cordages du radeau ou leurs ceintures pour se nourrir. Les derniers survivants finissent se livrer au cannibalisme, s'en prenant aux cadavres encore présents sur le radeau. Selon l’un des rescapés, la soif est telle qu’ils en seront réduit à boire leur propre urine.
Le 17 juillet, le commandant Chaumareys envoie l'Argus non pas chercher les naufragés, dont il estime qu'il ne reste aucun rescapé, mais trois barils censés contenir près de 100.000 francs en pièces d'or et d'argent. Le brick, après avoir atteint Saint-Louis, retourne sur le lieu du naufrage et récupère seulement quinze rescapés du radeau, dont cinq mourront avant même l'arrivée à Saint-Louis du Sénégal.

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