Ses ancêtres ont guerroyé en Terre sainte mais lui supporte les effets de la consanguinité des familles qui se marient entre elles. Malgré ses handicaps et son physique ingrat, il devient un peintre de génie.
L’enfance
Henri de Toulouse-Lautrec est né en 1864, à Albi, dans l'une des plus vieilles familles de la noblesse française. Les ancêtres de son père Alphonse de Toulouse-Lautrec-Monfa ont guerroyé en Terre sainte et sa mère, Adèle Tapié de Celeyran née d’Imbert du Bosc, est issue d’une famille d’ancien régime dont un représentant fut tué à Fontenoy, la célèbre bataille du "Messieurs les Anglais tirez les premier".
Henri passe ses premières années dans cet environnement familial aisé, entre Albi, le château du Bosc dans l’Aveyron qui est la demeure de ses grands-parents et le château de Celeyran dans l’Aude.
Sa santé est néanmoins fragile et vers l’âge de 10 ans, les médecins diagnostiquent une maladie génétique, la pycnose, qui fragilise les os et entrave la croissance.
L’origine de cette maladie est probablement due à un problème de consanguinité liée au fait que ses parents sont cousins. Les mariages entre cousins étaient en effet fréquents dans la noblesse du XIVe siècle afin de consolider les patrimoines. Le frère d’Henri, né en 1867, ne vivra d’ailleurs que quelques mois.
A l’adolescence, Henri se fracture le fémur. La fracture se résorbe mal ce qui aggrave son retard de croissance. À l’âge adulte, il ne mesure que 1,52 mètres et, si son tronc est de taille normale, ses membres sont courts. Sa maladie génétique lui donne aussi un visage ingrat avec des lèvres et un nez épais. De plus il ne parvient pas à se débarrasser d’un zézaiement qu’il tournera plus tard à son avantage dans les salons parisiens sur un registre d’humour et d’autodérision
La vie parisienne
Après son baccalauréat obtenu de justesse à Toulouse, à la session de rattrapage d’octobre 1881, Toulouse-Lautrec,qui est doué pour le dessin et la peinture, persuade sa mère, de le laisser monter à Paris pour tenter de faire carrière comme artiste.
Dans un premier temps, René Princeteau, un peintre animalier ami de son père, l’accueille pendant quelques mois ans son atelier de la rue du Faubourg-Saint-Honoré. Il va ensuite se perfectionner dans l'atelier de Léon Bonnat, un peintre graveur, puis dans l'Atelier Cormon, l'école du peintre e Fernand Cormon, au bas de Montmartre, où il reste jusqu'en 1886. Il y rencontrera d’autres jeunes artistes comme Vincent van Gogh, Émile Bernard ou Louis Anquetin .
Dans l'Atelier Cormon à Montmartre, à gauche Toulouse-Lautrec derrière le chevalet (vers 1885)
Paris est alors un centre culturel et artistique où l'art moderne est en train de naître. Dans l'effervescence de la bohème montmartroise, Lautrec ne tarde pas à devenir un des acteurs. du courant postimpressioniste au même titre que Van Gogh ou Gauguin.
Lautrec aime la vie nocturne. Il fréquente le tout nouveau Moulin-Rouge où il immortalise Louis Weber dite la Goulue et Valentin le Désossé.
La Goulue et Valentin le Désossé dansant au Moulin Rouge, 1895,
Familier des maisons closes, il s’attache, sans voyeurisme, à la simple réalité quotidienne des prostituées. Le théâtre, le cirque, le vaudeville ou les scènes d’avant-garde pour lesquelles il conçoit programmes et décors, alimentent son goût insatiable pour la comédie humaine.
Lautrec brûle la vie par les deux bout. Sa santé déjà fragile ne résiste pas à ses excès. Il finit par contracter la syphilis. La maladie et l'abus d'alcool seront les causes de sa mort prématurée à l’âge de 36 ans, en 1901.
Un ténor de l'affiche
Portraitiste de génie, Lautrec croquera les stars du moment : Aristide Bruant, Jane Avril, Yvette Guilbert, etc. Entre 1891 et 1900, il conçoit 31 affiches pour le monde des cabarets et des cafés-concerts. Avec un style épuré et percutant il s’impose comme un maître de l’image et devient un précurseur de l’affiche du XXème siècle.
Toulouse-Lautrec ne vécut que 36 ans mais ce fut suffisant pour faire éclater son génie. En dépit d’une réputation de légèreté liée à sa vie de bohème montmartroise et à sa fréquentation assidue des bordels, il fut un travailleur acharné. Dès son adolescence il peint et il dessine. En tout il va réaliser 5000 dessins, plus de 700 peintures, quelque 300 aquarelles, environ 400 estampes et une trentaine d’affiches qui marqueront l’histoire de l’art.
Toulouse-Lautrec en Pierrot.
Bal au Moulin-Rouge (1890)
La Goulue arrivant au Moulin Rouge, 1892.
Au Salon de la rue des Moulin (1894)
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