Jeanne Hébuterne (1898-1920), artiste peintre et muse d'Amedeo Modigliani, vécut une relation passionnée et tumultueuse avec lui avant de se suicider à 21 ans, deux jours après sa mort, laissant derrière elle un héritage artistique souvent éclipsé par celui de son amant.
Paris, 1917. La guerre gronde au loin mais elle n'a pas interrompu complètement la scène artistique parisienne qui reste le centre de l'avant-garde artistique et culturelle du monde.
Jeanne Hébuterne, jeune artiste de 19 ans, issue d’une famille bourgeoise, au regard mélancolique, suit les cours de l'Académie Colarossi, au 10 rue de la Grande-Chaumière, à Paris, dans le quartier de Montparnasse devenu à cette époque un haut lieu de la bohème artistique.
Jeanne Hébuterne (1898 - 1920)
photographie anonyme prise vers 1916
C’est là que Jeanne rencontre Amedeo Modigliani, un peintre à la silhouette élancée, de 14 ans son aîné. Modigliani, qui est d’origine italienne et qui souffre de tuberculose depuis son enfance, s’est vu exclu du service militaire. Il traîne de café en café mais il continue de peindre. Son talent est déjà reconnu et sa carrière prend de l’ampleur.
Jeanne est subjuguée par le charme de Modigliani qui lui parle d'art, de vie, de rêves brisés et d'étoiles lointaines. Elle se sent immédiatement attirée par cet homme au destin tragique. Un amour intense s’installe entre eux et va les dévorer.
Jeanne devient le modèle, l’égérie, la muse de Modigliani qui la peint inlassablement, capturant son visage angélique au teint si blanc qu’on la surnomme « coco ». Il immortalise son regard empli de mystère. Chaque toile est un hommage à leur amour, une tentative désespérée d'immortaliser ce qui semble déjà voué à disparaître. Jeanne, de son côté, continue à peindre, cherchant à trouver sa propre voix dans l'ombre de son amant.
Mais leur vie n'est pas un conte de fées. Modigliani, rongé par la tuberculose, accro à l'alcool et aux drogues, sombre peu à peu. Le couple vit dans la pauvreté, errant d'un atelier à l'autre, souvent contraint de dormir chez des amis. Jeanne, enceinte de leur premier enfant, supporte tout avec une force silencieuse. Elle croit en lui, en leur amour, en leur art.
En 1918, ils quittent Paris pour Nice, espérant que le climat du sud apaiserait la santé déclinante de Modigliani. Là-bas, Jeanne accouche d'une petite fille, qu'ils nomment Jeanne. Pour un temps, la vie semble plus douce et plus apaisée.
Mais le répit est de courte durée. De retour à Paris, Modigliani s'enfonce davantage dans ses démons. Jeanne, enceinte une nouvelle fois, le regarde s'éloigner, impuissante.
Le 24 janvier 1920, Modigliani meurt, à l'âge de seulement 35 ans, emporté ,par la maladie. Jeanne, brisée, ne put supporter la douleur. Deux jours plus tard, elle se jette par la fenêtre du cinquième étage de l'appartement de ses parents qui l'ont recueillie. Elle avait 21 ans.
Leur histoire, brève et fulgurante, resta gravée dans les mémoires. Les toiles de Modigliani, où Jeanne vivait éternellement, témoignaient de leur amour passionné. Et dans l'ombre de ces œuvres, les peintures de Jeanne Hébuterne, longtemps oubliées, commencèrent à émerger, révélant une artiste talentueuse et sensible, dont la voix avait été étouffée trop tôt.
En 1918, ils quittent Paris pour Nice, espérant que le climat du sud apaiserait la santé déclinante de Modigliani. Là-bas, Jeanne donne naissance à une petite fille, qu'ils nomment Jeanne. Pour un temps, la vie semble plus douce. Mais le répit fut de courte durée. De retour à Paris, Modigliani s'enfonça davantage dans ses démons. Jeanne, enceinte une nouvelle fois, le regardait s'éloigner, impuissante.
Le 24 janvier 1920, Amedeo Modigliani s'éteignit, emporté par la maladie. Jeanne, brisée, ne put supporter la douleur. Deux jours plus tard, alors que sa famille la surveillait de près, elle se jeta par la fenêtre du cinquième étage de l'appartement de ses parents. Elle avait 21 ans.
Bien qu'elle soit surtout connue pour sa relation avec Modigliani, Jeanne Hébuterne était elle-même une artiste talentueuse. Ses toiles, bien que peu nombreuses en raison de sa courte vie, révèlent un style personnel influencé par le fauvisme et l'expressionnisme. Longtemps oubliée, son œuvre commence à émerger, révélant une artiste talentueuse et sensible, dont la voix a été étouffée trop tôt.
Portrait d’Amedeo Modigliani, par Jeanne Hébuterne (1919).
D’un oeil, observer le monde extérieur, de l’autre regarder au fond de soi-même.
Amedeo Modigliani
Le dernier portrait
de Jeanne Hébuterne
Ce portrait, peint en 1919, représente Jeanne Hébuterne, enceinte de son second enfant avec Modigliani. Avec le suicide de Jeanne, cet enfant ne verra jamais voir le jour.
Portrait de Jeanne Hébuterne,
par Amedeo Modigliani, 1919
Jeanne Hébuterne, en 1916
peinte par elle-même
Jeanne Hébuterne, autoportrait (1917)
Jeanne Hébuterne, en 1918
peinte par elle-même