Giuseppe Arcimboldo, célèbre pour ses portraits allégoriques composés de fruits, légumes, fleurs, animaux et objets a marqué l’histoire de l’art à la Renaissance avant de sombrer dans l’oubli pendant plus de trois siècles. Ce n’est qu’au XXe siècle que les surréalistes, tels que Salvador Dalí, l’ont redécouvert et célébré son génie pour ses associations visuelles audacieuses.
Le Bibliothécaire de Giuseppe Arcimboldo,(1570).
Né à Milan, Arcimboldo a commencé sa carrière en tant que peintre traditionnel. Il a travaillé sur des fresques pour des cathédrales, notamment la cathédrale de Milan. Il a également collaboré à la création de vitraux, ce qui lui a permis de développer ses compétences en dessin et en composition.
Arcimboldo a été invité à travailler à la cour des Habsbourg à Vienne, puis à Prague, sous les règnes de l’empereur Ferdinand Ier, Maximilien II et Rodolphe II. Ces empereurs étaient de grands mécènes des arts et de la science, et leur intérêt pour les curiosités a grandement influencé l’œuvre d’Arcimboldo.
À la cour, il a réalisé ses célèbres portraits composites, souvent destinés à divertir et impressionner les mécènes impériaux. Ces œuvres reflétaient l’esprit de la Renaissance, marqué par une fascination pour la nature, la science et les symboles.
Arcimboldo est surtout connu pour ses séries de peintures représentant les saisons et les éléments. Par exemple : “Les Saisons” (Printemps, Été, Automne, Hiver) : chaque tableau représente une saison sous la forme d’un visage constitué d’éléments naturels associés à cette période ou encore “Les Quatre Éléments” (Air, Eau, Feu, Terre) : des figures anthropomorphes composées d’animaux, de feu ou de plantes symbolisant les éléments naturels. Ces portraits étaient souvent perçus comme des allégories et témoignaient d’un équilibre entre l’art et la science. Ils étaient aussi riches en détails et en symbolisme.
l’empereur Rodolphe II déguisé en Vertumne (peint par Arcimboldo vers 1590)
Le style d’Arcimboldo était profondément influencé par l’esprit maniériste de son époque, qui favorisait l’exagération, la complexité et l’originalité. Ses œuvres étaient également empreintes d’un sens de l’humour et d’une dimension ludique. Pour certains, ses peintures étaient purement décoratives ou fantaisistes, tandis que d’autres les considèrent comme des réflexions philosophiques et scientifiques sur l’interconnexion entre l’homme et la nature.
Arcimboldo est retourné à Milan en 1587, où il a continué à peindre jusqu’à sa mort en 1593. Après sa mort, son œuvre est tombée dans l’oubli jusqu’au XXe siècle, lorsque les surréalistes, tels que Salvador Dalí, ont redécouvert et célébré son génie pour ses associations visuelles audacieuses.
Aujourd’hui, Arcimboldo est considéré comme un précurseur du surréalisme et une figure majeure de l’histoire de l’art, notamment pour son exploration des frontières entre l’illusion et la réalité.
La peinture est la face visible de l’iceberg de ma pensée.
Salvador Dali
Giuseppe Arcimboldo
(autoportrait)
Portrait de Maximilien II de Habsbourg et de sa famille, attribué à Arcimboldo, vers 1563.
Le Juriste, peint en 1566 par Acimboldo