En 1962, James Watson, Francis Crick et Maurice Wilkins obtiennent le prix Nobel de la médecine pour "leur découverte" de la structure de l’ADN. Une découverte volée à celle qui  fut la première à  résoudre l'énigme.


Rosalind Franklin,  à Paris du temps où elle travaillait au Centre national de la recherche scientifique (CNRS)
(photo : CSHL, CC BY-SA 4.0)

Rosalind Franklin, née en 1920 à Londres, obtient son doctorat en chimie physique à Cambridge en 1945 en étudiant la porosité de structures de carbone. En 1947, elle obtient un poste de chercheuse au CNRS et poursuit ses recherches au Laboratoire central des services chimiques de l'État, où elle utilise les techniques de diffractométrie de rayons X.

En 1950, elle rejoint le King's College de Londres pour prendre un poste  au laboratoire dédié aux rayons X. . C'est là qu'elle travaille sur la structure de l'ADN,  avec le physicien Maurice Wilkins.
Elle parvient à distinguer la forme B de la forme A de l'ADN, ce qui l'amène à réfuter les premiers modèles d'ADN établis par Maurice Wilkins et  par James Dewey Watson et Francis Crick  autres chercheurs qui travaillent également sur la structure de l’ADN à l’université de Cambridge,  Elle réussit à les convaincre en explorant l’ADN aux rayons X et  en prenant une série de photos de la double hélice d’ADN, dont la structure n’était pas encore connue jusque-là.

L’un de ces clichés, la « photo 51 » est « empruntée » par James Watson et Francis Crick qui publient un article dans la revue scientifique Nature en 1953 sans même mentionner Rosalind Franklin.

Rosalind meurt quelques années après, en 1958, à la suite d’un cancer des ovaires, probablement induit par les rayons X,

Quatre ans plus tard, en 1962, James Watson, Francis Crick et Maurice Wilkins obtiennent le prix Nobel de la médecine pour "leur découverte" de la structure de l’ADN. Rosalind Franklin est oubliée depuis longtemps.

Ce n’est qu’en 2003, lors d’une interview, que James Dewey Watson, reconnaît que Rosalind Franklin aurait elle aussi méritée ce prix Nobel. Un peu tard pour celle qui la première a photographié le secret de la vie et qui n’a jamais connu ni la reconnaissance ni la gloire de ceux qui se sont approprié son travail.

Copier sur un seul, c'est du plagiat. Copier sur deux, c'est de la recherche.

Wilson Mizner



Rosalind Franklin avec un microscope en 1955.
(MRC Laboratory of Molecular Biology, CC BY-SA 4.0)