Vue générale de Lindos
(Photo de Jean-Pierre Lozi, CC BY-NC-SA 2.0)

Les premières traces d’occupation humaine sur l’île de Rhodes, remonte à plus de 4000 ans. Elles témoignent de son appartenance aux civilisations néolithiques, minoenne puis mycénienne, qui s’étaient développées dans les îles de la mer Égée.  Sur la côte Est de cette île, les grecs doriens créent Lindos, au XIe siècle avant notre ère. Sur le roc de l’Acropole de Lindos, le point le plus élevé du site, les grecs bâtissent un temple dédié à la déesse Athéna Lindia. 

Les vestiges du temple d'Athéna Lindia
(Jebulon, CC0)

 La ville prend rapidement son essor et s’affirme comme un centre cultuel mais aussi comme un lieu d’échange et de commerce en Méditerranée. Au VIIIe siècle avant notre ère, les grecs installent une base navale importante destinée à sécuriser l'île de Rhodes et à la préserver des attaques étrangères, notamment de celles des Perses. Au Ve siècle avant notre ère, les Athéniens et les Spartiates s’affrontent pour le contrôle de cette place stratégique. La guerre fait des dégâts considérables mais fort heureusement sans toucher l'essentiel de  l'Acropole.  Ce sont finalement les Athéniens qui l’emportent.

Lindos et son acropole

Lorsque Rhode est intégrée à l’Empire Romain, Lindos conserve son autonomie commerciale et continue de prospérer. Elle reste également un centre autour du culte actif. Plusieurs empereurs romains, dont Jules César et Auguste se rendront à Lindos pour rendre hommage à la déesse Athéna Lindia.Après la chute de l’Empire romain et sa partition, Rhodes est intégré à l’Empire byzantin et Lindos connait une nouvelle ère de prospérité avec son port de commerce donnant accès aux routes commerciales méditerranéennes.

Au pied de l'acropole, l’Eglise de la Vierge, offre aux visiteurs d’aujourd’hui la vision du faste byzantin du MoyenÂge avec les fresques du XVIIIè siècle qui tapissent murs et plafond. Tout est peint, même la chaire ; un festival d'ors et de couleurs chaudes. L’Acropole de Lindos abritait également un certain nombre de bibliothèques et d’écoles, qui contribuaient à diffuser les connaissances et la culture des Byzantins.

Église byzantine sur l'Acropole de Lindos
(Aldo Ardetti, CC BY-SA 3.0)

Après la chute de Saint-Jean d’Acre en 1291 et leur départ de la Terre Sainte, les chevaliers Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem se réfugient à Rhodes. Ils en assurent la protection et construisent d’autres fortifications notamment à Lindos, au XIV et XVe siècles pour abriter une garnison dédiée à la protection du port et de l’Acropole.

Le sultan Soliman le Magnifique envahit Rhodes en 1522. L’arrivée des Ottomans à Rhodes mis fin à la présence des Chevaliers à l'Acropole de Lindos. Ces derniers s’installeront, au bout de sept ans d'itinérance, dans l'archipel de Malte, à l'invitation de l'empereur Charles Quint, aussi roi de Castille, d'Aragon, de Sicile et de Naples.

Le siège de Rhodes en 1522

L'occupation ottomane du XVI au XIXe siècle se traduit par une période de stagnation économique pour Lindos du fait de la désorganisation du commerce maritime en Méditerranée orientale.  Fait remarquable, c'est néanmoins sous l'ère musulmane que de nombreux juifs vont trouver refuge à Rhôdes, en particulier les Juifs séfarades rejetés d'Espagne, quelques uns se retrouveront à Lindos.

Au début du XXe siècle, à l’occasion de la guerre qui éclate en Libye entre la Turquie et l’Italie, les Italiens s’emparent de Rhodes. Lindos restera sous administration italienne jusqu’en à la seconde guerre mondiale, quand  les Allemands occupent l’île de Rhodes à leur tour. Après la capitulation allemande, Rhodes est placée sous protectorat britannique jusqu’à ce que qu’elle soit rattachée à la Grèce en 1948.
Depuis le tourisme ne cesse de se développer à Lindos. Outre les nombreuses richesses archéologiques du site, les visiteurs du monde entier peuvent découvrir dans les ruelles étroites du village, toutes pavées de mosaïques de galets noirs et blancs, les églises et les maisons blanchies à la chaux, typique de la culture méditerranéenne ainsi que les belles demeures des capitaines qui, au XVIe siècle étaient à la tête de la puissante flotte de Lindos. Sans compter le farniente sur les plages environnantes...

Église Saint Paul
(Saffron Blaze, CC BY-SA 3.0)