Quand l'Allemagne accueillait les émigrés français à bras ouverts

Réception des réfugiés huguenots par le Grand Électeur au palais de Potsdam, 1685 - peinture de Hugo Vogel

 

Après la révocation de l’Édit de Nantes par Louis XIV, les protestants fuient en masse le royaume de France. Des dizaines de milliers d'entre eux se réfugient en Allemagne où ils sont accueillis avec bienveillance.

Le Brandebourg (qui comporte le duché de Prusse) en accueille la majorité. Frédéric-Guillaume, prince électeur du Brandebourg,  surnommé le Grand Électeur,  avec l’Édit de Potsdam de 1685)  offre aux réfugiés français des conditions particulièrement généreuses pour venir s’installer dans son état ravagé par les guerres. Le Brandebourg va aider les huguenots  pour leur transport et leur installation dans les états du prince. Il leur garantit la liberté de culte dans leur langue natale avec un pasteur payé par le prince, exemption d’impôts pendant les quatre premières années. Cet édit, rédigé en allemand et en français . confère aux huguenots les mêmes droits que les sujets allemands, tout en conservant les privilèges accordés par l’Édit de Potsdam, disposant de leurs tribunaux, de leurs écoles, de leurs églises françaises. On estime à 20 000 le nombre de réfugiés qui ont profité de ces offres.

Tout comme le Brandebourg, également réformé, la Hesse, éprouvée à la suite de la Guerre de Trente Ans, favorise l’arrivée de réfugiés huguenots.  Charles Ier de Hesse-Cassel  publie lui aussi  des édits d’accueil destinés aux protestants français persécutés, notamment ceux désireux de créer une entreprise manufacturière ou artisanale. Parmi les entreprises fondées par les huguenots, citons celles des soieries, les manufactures de gants, de toiles, ou encore de verreries.

En 1715, à la mort de Louis XIV, un tiers de la population de Berlin est composée de huguenots français. Ces émigrés victimes de l'intolérance religieuse vont parfaitement s'intégrer et enrichir l'Allemagne. A l'inverse, le départ des protestants de France aura de lourdes conséquences négatives. A la mort du Roi-Soleil, la dette de l'état français s'élevait à 600 millions de livres : la France était au bord de la faillite.

 

Le Grand Électeur accueillant les émigrants huguenots en 1685 ; bas-relief de Johannes Boese,

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