Hypatie, morte sous les coups des chrétiens d’Alexandrie

Hypatie, une des rares femmes de sciences de l’Antiquité, est aujourd’hui une icône du mouvement féministe.


Hypatie, détail d'un tableau de Raphaël ("l'école d'Athènes")

D’origine grecque, née au IVe siècle de notre ère, à Alexandrie, en Égypte, Hypatie est une des rares femme de sciences de cette époque dont la réputation soit parvenue jusqu’à nous.

Dans l’Antiquité les femmes ne font généralement pas d’étude. Elles n’enseignent pas et ne participent guère à la politique de la cité. Hypathie a la chance d’avoir un père, Théon, qui veut transmettre son propre savoir à sa fille. Non seulement Théon lui enseigne les sciences mais aussi la rhétorique, l’art de bien parler en public. et comment devenir un orateur influent.

Quand Hypathie devient à son tour professeur à l'école néoplatonicienne d'Alexandrie, elle attire de nombreux étudiants subjugués par sa manière d’enseigner. Elle dispense des cours de mathématiques, d’astronomie et de philosophie en associant les exposés théoriques et la pratique. Elle montre par exemple à ses élèves comment se servir d’un astrolabe pour mesurer un angle entre l'horizon et une étoile. L’astrolabe fut longtemps le seul instrument dont disposait les marins pour déterminer à la fois l'heure de la journée et leur position sur l'océan. Hypatie rédige aussi des traités de mathématiques ou des additifs ou commentaires sur des ouvrages d’anciens savants ou philosophes.
Hypathie n’est pas chrétienne mais elle est reconnue pour sa tolérance envers les premiers chrétiens qui sont nombreux parmi ceux qui assistent à ses conférences. L’un d’eux, Synésios de Cyrène, deviendra même l’évêque de la colonie grecque portuaire de Ptolémaïs. Son ouverture à la nouvelle religion ne lui suffira pas pour échapper à la vindicte de chrétiens fanatiques quand un nouvel évêque, Cyrille, est nommé à Alexandrie. L’évêque entre rapidement en conflit ouvert avec Oreste , le préfet d’Égypte désigné par l’empereur romain. Hypathie étant l’ami d’Oreste, une foule de moines chrétiens l’assassine en 415 pendant qu'elle donne une conférence publique. Ces fous de Dieu vont alors la démembrer et brûler son corps.
Au XVIIIe siècle, les philosophes des Lumières, redécouvrent cette « martyre de la philosophie » et en font un symbole de l'opposition au catholicisme. Sa vie devient une source d’inspiration pour les romanciers européens du XIXe siècle et, au XXe siècle, elle devient une icône du mouvement pour les droits des femmes et du féminisme.

Source : Louis Figuier in Vies des savants illustres, depuis l'antiquité jusqu'au dix-neuvième siècle

C'est l'architecture qui exprime d'abord une civilisation.

Jacques Ferron/Cotnoir


Partie des ruines de Mohenjo-daro

Hypatie
par Charles William Mitchell



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