Le Lusitania en 1907 (photo de George Grantham Bain,)
Le Lusitania, un paquebot transatlantique de luxe de la compagnie britannique Cunard Line, était l'un des navires les plus grands et les plus rapides de son époque, Son seul rival était son jumeau, le Mauretania, également exploité par la Cunard Line.
Le Lusitania, lancé en 1906, effectue sa première traversée transatlantique en 1907. Les passagers fortunés voyageant entre l'Europe et les États-Unis, l’apprécient pour son confort et sa vitesse. Selon les conditions météorologiques le Lusitania est capable de traverser l'Atlantique en 4 à 5 jours. Sa vitesse de croisière moyenne est d'environ 25 nœuds (environ 46 kilomètres par heure).
Salle à manger de première classe du Lusitania (étage).
En 1914, la Première Guerre mondiale éclate en Europe mais le Lusitania continue d’assurer la liaison entre l'Angleterre et les États-Unis malgré les dangers potentiels liés à la présence de la flotte allemande en Atlantique. Le 1er mai 1915, le paquebot quitte New York pour son voyage retour vers Liverpool. Le 7 mai 1915, alors qu'il approche de la côte sud de l'Irlande, le Lusitania est torpillé par un sous-marin allemand, le U-20.
Le commandant du sous-marin, le capitaine Walther Schwieger, note dans son carnet de bord, qu’une seule torpille est tirée à 460 mètres (500 yards) de distance à 14 h 10. Après une première explosion liée à l’impact de la torpille, une deuxième explosion de très grande ampleur est entendue et un énorme nuage de fumée ainsi que d’innombrables débris fusent au-dessus des cheminées. Le Lusitania coule en seulement 18 minutes.
Quelque 1200 personnes périssent dont de nombreux américains de premier plan du monde des affaires et de nombreuses célèbrités du monde des arts. Le drame a un énorme retentissement dans les médias. L’opinion publique américaine, jusque-là favorable à une prudente neutralité, se mit à percevoir l'Allemagne comme une menace pour la sécurité maritime internationale.
Le naufrage du Lusitania sera une des raisons de l’entrée ne guerre des États-Unis aux côtés de l’Entente (Empire britannique, Empire russe et Empire français),contre les Empires centraux de la Triple-Alliance (Empire allemand, Empire d'Autriche-Hongrie et Empire ottoman).
Un poster créé par le service de recrutement irlandais sur le naufrage du Lusitania
appelant à la vengeance (Library of Congress)
Le rêve devient cauchemar
Le Lusitania en train de couler (Bundesarchiv)
La vitesse à laquelle le Lusitania a coulé a eu de lourdes conséquences sur le bilan humain. Les procédures de sauvetage n’ont pu être mises en œuvre correctement d’autant que tous les canots de sauvetage n’ont pu être utilisés en raison de la gîte du navire et que trop peu de gilets de sauvetages étaient disponibles après l’explosion.
Sur un total de 2 165 passagers et membres d'équipage, environ 1 200 personnes ont trouvé la mort dont 94 enfants.
Les victimes venaient de divers pays : Grande Bretagne, France, Belgique, Pays-Bas, Grèce, Russie Italie, Mexique, Suède et Etats-Unis. Les rescapés doivent leur survie aux bateaux de pêche irlandais venu à leur secours.
Parmi eux, un bébé âgé de 3 mois, Audrey Lawson-Johnston (née Pearl), deviendra aussi la dernière survivante en mourant en 2011 à l'âge de 95 ans..
les causes de la tragédie
Peu après le drame, le bruit court que des explosifs étaient transportés illégalement dans les soutes du navire. C’est ce qui expliquerait la seconde explosion, celle qui suivit l’impact de la torpille allemande et qui fit sombrer le navire.
En 1935, l’épave est retrouvée par 93 mètres de profondeur dans l’océan Atlantique, à 51° nord de latitude et 8° ouest de longitude. Un scaphandrier, Simon Lake, explore les restes du paquebot mais les eaux sont troubles et son matériel est peu performant. Il ne peut apporter de réponse définitive sur les causes du drame, en particulier sur l’origine de la seconde explosion .
En 1972, plus d’un demi-siècle après le naufrage, la Grande-Bretagne admet officiellement que le Lusitania transportait des milliers de caisses contenant des obus et des cartouches. Selon certaines sources, plusieurs tonnes d’explosifs étaient également cachées dans les soutes du navire. Le lien entre la présence de poudre et la seconde explosion n’est toutefois pas admise par tout le monde.
En 1993, Robert Ballard, l’homme qui a déjà exploré les épaves du Titanic et du Bismarck, procède à un examen poussé de l'épave. Pour lui, le paquebot peut avoir coulé suite à l'explosion de la poussière de charbon au niveau de la chaudière, un phénomène nommé "coup de poussier" déjà observé dans de nombreux autres cas d’explosions survenus sur des bateaux à vapeur alimenté au charbon. Cette explosion de chaudière pourrait donc ne pas être liés aux munitions se trouvant dans les cales du bateau. L’observation des nombreux cadavres repêchés portaient d'ailleurs d'importantes traces de brûlures propres à ce type d'explosion.
Hélice du Lusitatia exposée à Liverpool
(photo Mike Peel)
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