Condamné à mort par contumace et banni à jamais des provinces de Hollande et de Frise, Jacob Van Loo et ses descendants français vont marqué l’histoire de l’art durant deux siècles.

 

 

 Danaé, huile sur toile, 62 × 74 cm, de Jacob Van Loo
(collection Kremer).


Au XVIIe siècle, les Provinces-Unies sont une grande puissance où la présence d’une riche bourgeoisie favorise le développement culturel. C’est le siècle d’or de ces provinces qui deviendront plus tard les Pays-Bas. C’est dans ce contexte que Jacob van Loo voit le jour en 1614, en Zélande, l’une des Provinces-Unies.
En 1635, quand il s’installe à Amsterdam, il est déjà un peintre en vue. Il côtoie les grands peintres de son temps comme Thomas de Keyser, Jacob Adriaensz Backer , Frans Hals, Bartholomeus van der Helst et surtout Rembrandt dont il deviendra l’égal aux yeux de ses contemporains.
Peintre baroque, il est surtout connu pour ses scènes mythologiques ou bibliques et  ses scènes sublimant la nudité des corps avec une palette de couleurs inédites.
C’est à Amsterdam qu’il rencontre Anna Lengele, la sœur du peintre Marrinus Lengele, un célèbre portraitiste. Le couple s’installe sur le Rozengracht, dans le quartier du Jordaan et aura six enfants. En 1652 Van Loo achète le droit de devenir bourgeois de la ville d’Amsterdam comme cela était possible à l’époque. Il rêve de se voir attribuer la médaille de l’hôtel de ville. Van Loo est ambitieux mais il est aussi querelleur. En 1660, il a une altercation dans un bar avec un autre client qui tourne mal car il poignarde son contradicteur, un certain Hendrik Breda qui succombera à ses blessures. Poursuivi pour meurtre, il s’enfuit en France avec toute sa famille. Condamné à mort par contumace et banni à jamais des provinces de Hollande et de Frise occidentale, il ne reviendra jamais aux pays-Bas.
A Paris, il a tôt fait de se faire une place de choix. Dès 1663, il devient membre de l’Académie royale de peinture et de sculpture, grâce au portrait qu’il fait du peintre et graveur Michel Corneille l’ancien. Il est naturalisé Français en 1667, trois ans avant son décès.
Son fils, Louis-Abraham van Loo, fut également un peintre, tout comme ses petits-fils Jean-Baptiste van Loo et Charles-André Van Loo, annoblis par Louis XV, et ses arrière-petits-fils Louis-Michel van Loo, François van Loo et Charles Amédée Philippe van Loo. Tous ces descendant de Jacob Van Loo, considérés comme des artistes français, vont marquer l’histoire de l’art durant deux siècles. Certains de leurs tableaux sont encore visibles à Versailles et au Louvre.

 

La Famille royale française, avec Louis XIV et Philippe d'Orléans, vers 1663.

 

Amaryllis couronnant Mirtillo, vers 1640-1670.


Qui blâme la peinture blâme la nature.

  Léonard de Vinci


Ariane (1652) par Jacob Van Loo

Ariane (1652)
Wilanów Palace, Varsovie.

Couple d’amoureux, années 1650.
(
Rijksmuseum Amsterdam)

 



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