Gerberoy, la perle de la Picardie verte.

Publié le 20 avril 2024 à 11:27

Le bourg médiéval, de plus de 1000 ans d'histoire, oublié puis redécouvert par le peintre post-impressioniste Henri Le Sidaner, est aujourd'hui un bijou fleuri visité chaque année par des milliers de touristes


Gerberoy
(photo :Sonja-Kalee /Pixabay)

L’existence de Gerberoy en Picardie est attestée depuis plus de 1000 ans. Le bourg, bâti sur une butte de 188  mètres de haut, a longtemps été la cible de rivalités.

Au IXe siècle, les rives de la Seine et les côtes de la Manche sont encore sous influences saxonne mais elles font face aux incursions répétées des vikings qui, venant de Scandinavie, cherchent à s’installer dans la région. Pour se défendre dans ce contexte guerrier, Foulques, le premier seigneur des lieux, vassal du comte de Beauvais, construit le premier château fort en pierre, pour remplacer les anciennes fortifications en bois du village.
En 911, le roi des Francs, Charles III dit le simple et le chef des Vikings, Rollon, signent le traité de Saint-Clair-sur-Epte qui autorise l’installation des hommes du nord, les Normands à s’établir dans ce qui va devenir la Normandie. Avec son château, Gerberoy se retrouvent à la frontière entre le Royaume de France cette Normandie naissante. Elle devient une place forte stratégique pour les Français.
Au XIe siècle, les descendants de Rollon ont fait du duché de Normandie l’un des États les plus puissants et les mieux organisés d’Europe. En 1066, le duc de Normandie, Guillaume le Conquérant, s’empare de la couronne d’Angleterre. Par contre, en 1079, près de Gerberoy, il est mis en échec par son fils rebelle Robert Courteheuse, allié du roi de France le capétien Philippe 1er. En 1202, Philippe II dit l’Auguste accorde le titre de « ville « à Gerberoy » et en 1204, il, prend finalement possession de la Normandie.
Le royaume anglo-normand n’est pas vaincu pour autant. Au XIVe siècle, sous les Plantagenêt, il s’étend sur le sud-ouest de la France jusqu’aux Pyrénées. De 1337 à 1453, la dynastie des Plantagenêt va s’opposer à celle des Valois. À travers elles, ce sont le royaume d'Angleterre et celui de France qui s’affrontent. C’est la guerre de cent ans. Gerberoy est le théâtre nombreux affrontements durant cette période. Le plus célèbre est celui qui a vu la défaite des anglais du comte d'Arundel le 9 mai 1435.

La bataille de Gerberoy, en 1453
(Bibliothèque nationale de France,)

Après la guerre de cent ans, Gerberoy n’en pas fini avec les épisodes sanglants.
En 1472, Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, en guerre contre le roi de France met le siège devant Beauvais. C'est un échec pour Charles le Téméraire, qui ne réussit pas à prendre la ville mais en se retirant il brûle au passage Songeons et Gerberoy.
Au XVIe siècle, Gerberoy n’est pas épargnée par les guerres de Religion. La ville est pillée à plusieurs reprises puis ses murailles sont abattues. Gerberoy cesse définitivement d'être une place forte. A la fin du siècle et au XVIIe siècles, la peste et plusieurs incendies accélère le déclin de la cité qui sort de l’histoire pendant deux ou trois siècles…

Les toits de Gerberoy
(Marc Ryckaert, CC BY-SA 4.0)

En 1901 un peintre post-impressionniste, Henri le Sidaner, redécouvre Gerberoy qui n’est plus qu’un village ne comptant guère plus de 200 habitants.Il s’y installe et y réalise de nombreuses toiles qui mettent en relief le charme des lieux. En outre, il participe activement à la restauration du village et il y créé de remarquables jardins sur les ruines du château toujours visibles depuis les remparts. Sous son impulsion, le village se couvre de roses, de glycines, d’hortensias, clématites, marguerites…
Gerberoy est aujourd’hui classé parmi les plus beaux villages de France..

Le Pavillion, à Gerberoy(tableau de Henri Le Sidaner)

Le Pavillion, à Gerberoy
(tableau de Henri Le Sidaner)

L'ancienne porte du château de Gerberoy

L'ancienne porte du château de Gerberoy
( photo : Jean-Pierre His, CC BY-SA 2.5
)

On a beaucoup moins de voisins dans une ville que dans un village.

Jean-Marie Gourio



Gerberoy

Gerberoy  fait partie de la Communauté de Communes de la Picardie Verte, dans le département de l'Oise en région Hauts-de-France .  Elle  se trouve à environ 80 km au nord de Paris et  50 km au sud-ouest d'Amiens.


L'origine du nom de Gerberoy

Le nom du lieu a connu de multiples variantes au fil du temps comme l’attestent divers documents écrits de l’époque : Gerberacum au Xe siècle, Gerboredum, Girberei, Gerborneth au XIe siècle,  Gerboredi, Gerboredo,   Gerberoio,  Gerberei,  Gelberoi,  Girberroi, Gerberroi au XIIe siècle, etc . Le nom semble se figer sur  Gerberoy au XVe siècle à l’exception d’une courte période pendant la révolution où le village prend le nom de « Gerbe-la-Montagne ».

L’origine du nom Gerberoy fait encore débat. Pour beaucoup le nom viendrait du latin garbarium « gerbier, tas de gerbe ». Une origine que l’on retrouve pour le vieux français « gerber » mettre en gerbe. C’est la raison pour laquelle les armoiries du village représentent trois gerbes de blé d’argent .

Le Doigt à Beuvron-en-Auge.

Blason de Gerberoy
(I, Peter Potrowl, CC BY-SA 3.0 )


Gerberopy : rue du logis du roy
(Photo : Pierre André Leclercq
, CC BY-SA 4.0)

La maison bleue
(Photo: Patrick via Flickr, CC BY-SA 2.0)

Gerberoy : colombages, briques et pierres
(photo : Marc Roussel, via Flickr /CC BY-NC-SA 2.0)

Gerberoy : maison aux rosiers
(photo : JR P via Flickr /CC BY-NC-SA 2.0)


Histoire thématique


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